[CRITIQUE] : Any Day Now

[CRITIQUE] : Any Day Now
Réalisateur : Hamy Ramezan
Avec : Aran-Sina Keshvari, Shahab Hosseini, Shabnam Ghorbani,...
Distributeur : Urban Distribution
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Finlandais.
Durée : 1h22min
Synopsis :
Au cœur de la Finlande, Ramin Mehdipour, 13 ans, et sa famille iranienne se voient refuser leur demande d’asile. Après un dernier recours et malgré la menace d’expulsion, le jeune garçon goûte aux joies des vacances et de la rentrée scolaire, où chaque moment d’insouciance s’avère précieux.

Critique :

À la fois coming of age movie tendre et mélancolique et drame social dont le réalisme brut invite intimement à la réflexion,#AnyDayNow est une belle ode à la résistance face à l’impuissance et l'anxiété d'un quotidien difficile, que seul peut vaincre l'affection que l'on se porte pic.twitter.com/VhEP7RAKh4

— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) December 9, 2021

Comme bon nombres de wannabe cinéastes voulant sauter le pas du long-métrage, Hamy Ramezan fait de son premier film fictionnel, Any Day Now, une oeuvre profondément personnelle ou les emprunts semi-biographiques se perdent dans la narration des adieux doux-amers à l'enfance, d'un jeune homme dont les aspirations et les rêves modestes se heurtent à une réalité inexorable.
En regardant dans le rétroviseur de sa propre enfance (il est issu d'une famille qui, persécutée, a fui l'Iran pour s'installer en Finlande au début des années 90), il construit celle fictionnelle et bien plus tragique finalement, de Ramin, dont la demande d'asile refusée les catapultent dans une situation instable ou ils peuvent être expulsés à tout moment du pays; une brutalité qui agit comme une sorte menace inéluctable alors que Ramin vit de manière totalement innocente, chaque jour de ses grandes vacances scolaires.

[CRITIQUE] : Any Day Now

Copyright Urban Distribution


Avec son encapsulation lyrique - voire même magique - de la nature pittoresque finlandaise, ou chaque plan d'une beauté enchanteresse se fait la promesse d'un happy ending heureux et réconfortant, tranchant avec la réalité elle bien adulte, montrant le combat harassant et désespérant puisque perdu d'avance, face aux affres inhumains de la bureaucratie (en ce sens, la péloche peut se voir comme un pamphlet puissant contre la politique de déportation inhumaine et égoïste des gouvernements internationaux, brisant impitoyablement les moyens de subsistance de personnes à qui l'on ôte tout espoir d'avenir); le film se fait un drame aussi douloureusement tranquille que profondément oppressant, ou la douloureuse volatilité du cocon familial devient le symbole d'une sécurité structurelle ou la certitude se résume qu'à la notion tout aussi précaire, du privilège social.
À la fois teen movie tendre et mélancolique sur le dur passage à la vie d'adulte (à l'émotion naturelle et empathique), et drame social dont le réalisme brut invite intimement à la réflexion, Any Day Now n'en est pas moins une ode à la résistance face à l’impuissance et l'anxiété d'un quotidien difficile, que seul peut vaincre l'espoir mais surtout l'affection que l'on se porte.
Un étonnant donc mais surtout prometteur premier long-métrage.
Jonathan Chevrier
[CRITIQUE] : Any Day Now