[CRITIQUE] : Ham on Rye

[CRITIQUE] : Ham on Rye
Réalisateur : Tyler Taormina
Avec : Haley Bodell, Audrey Boos, Gabriella Herrara,...
Distributeur : Ed Distribution
Budget : -
Genre : Comédie Dramatique, Comédie, Drame.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h26min
Synopsis :
Tous les adolescents de la ville natale de Haley s’habillent pour ce qu’on appelle “ le jour le plus important de leur vie...” Avec une excitation nerveuse, ils effectuent un pèlerinage à travers la ville, attirés par un destin inconnu. Haley marche d’un pas plus réticent, sceptique quant à la tradition et à l’étrange rite de passage à l’âge adulte qui les attend à leur destination. Les groupes d’adolescents se rejoignent enfin chez Monty, le fast-food local, pour une cérémonie surréaliste de nourriture, de danse et d’angoisse romantique qui déterminera le cours de leur vie pour toujours.

Critique :

Tissant de manière transparente une satire plutôt intelligente sur les comédies intergénérationnelles et les lois impénétrables de la vie lycéenne à la temporalité savamment nébuleuse, #HamOnRye explore l'aliénation adolescente et la pression de la conformité à leur plus extrême. pic.twitter.com/QGnQ5YRPNS

— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) December 9, 2021

S'il y a une chose que la dureté (plus ou moins relative selon les personnes) de l'adolescence nous aura appris, c'est que la vie au lycée ne ressemble absolument pas comme celle qui nous est montré au cinéma, et encore moins au sein de celui référentiel de John Hughes - ce qui ne nous empêche pas pourtant, de tous se projeter un minimum à leur vision.
Prenant pleinement le parti de coller à la réalité, aussi désordonnée et incertaine soit-elle, Ham on Rye de Tyler Taormina - dont c'est le premier long-métrage - joue donc la carte du teen movie non conventionnel et singulièrement bizarre sauce Gregg Araki, vissant sa caméra sur une (grosse) poignée d'adolescents pour la plupart non-professionnels, catapulté au coeur d'une intrigue non-linéaire qui cherche à capter les ultimes heures de cohabitation lycéennes.
Mais ce qui commence comme quelque chose d'assez familier, devient vite gentiment déroutant et délirant, un trip abstrait et contemplatif sous acide qui s'amuse (peut-être un peu trop sans doute) à défier avec irrévérence les genres.

[CRITIQUE] : Ham on Rye

Copyright Ed Distribution


Tissant de manière transparente une satire intelligente sur les comédies intergénérationnelles et les lois impénétrables de la vie lycéenne, enlacé dans une temporalité savamment nébuleuse, le film de Taormina explore l'aliénation adolescente et la pression de la conformité à leur plus extrême, via un groupe aussi effrontément générique qu'il s'avère attachant, convergent vers Monty's, une épicerie locale où un rite de passage annuel (une union mystérieuse et menaçante entre les sexes opposés) doit avoir lieu au coucher du soleil.
Avec une compréhension approfondie et un recul sur son sujet, la péloche projette un sens plus profond de la vie adolescente tout en comprenant la nature désordonnée et délicate de cet âge (tout est toujours plus maladroit, désordonné et absurde que romantique), pour mieux basculer dans sa seconde moitié, vers une allegorie surréaliste et subversive du passage à la vie d'adulte, entre ceux qui réussissent et ceux qui, inéluctablement, échouent.
Le but de Ham on Rye dévoile alors tout son sens et sa substance : présenter le passage à l'âge adulte comme un point liminal proche de la mort (d'où la symbolique du crépuscule), devant lequel doit crouler la nostalgie, l'innocence et la mélancolie de la jeunesse.
Certains y arrivent alors que d'autres ne font jamais cette transition et errent avec apathie dans les limbes...
Jonathan Chevrier
[CRITIQUE] : Ham on Rye