Hospitalité

Hospitalité« Parasite » à la sauce nippone

Sorti en 2010 au Japon, mais 11 ans après chez nous ; devant le succès des films suivants de Koji Fukada, il était nécessaire de réparer cette erreur et de montrer son second long métrage sur grand écran en France.

Bien avant son pendant sud-coréen palmé à Cannes (« Parasite »), Fukada avait décidé de confronter des piques assiettes à des gens normaux se laissant cannibaliser bien malgré eux par ces derniers. Néanmoins, différence notable, nous sommes ici au Japon et non en Corée du Sud ; avec une société bien plus polissée et corsetée. Dans ce huis clos kafkaïen aux allures de pièce de théâtre, Fukada fait bien ressortir toute la rigidité du corps social nippon. Les gens « bien » ne crient pas et font bonne figure quitte à se faire marcher sur les pieds, des victimes consentantes. Ce film aborde aussi la thématique de la peur de l’étranger au Japon. Dans un pays pourtant peu en proie à l’immigration la peur de l’autre est bien retranscrite ici. Ça doit faire réfléchir en France où la peur du grand remplacement prend de la place dans le débat politique ; se souvenir que quelques étrangers suffisent à générer la peur.

Cependant le scénario patine dans sa première moitié pour bien dévoiler tous les enjeux narratifs. La seconde moitié tirant plus sur la fable voire l’absurde donne enfin du souffle au film. Le scénario de manière général manque aussi de tenue avec des sous intrigues se perdant en chemin à l’image de certains personnages (frère de la femme, première femme, fillette,…).

Un peu déçu, même si on retrouve le climat nippon agréable.

Sorti en 2021

Ma note: 12/20