I Care a Lot (2021) de J Blakeson

Troisième long métrage de J Blakeson après les plutôt bons "La Disparition d'Alice Creed" (2009) et "La Cinquième Vague" (2016). Le cinéaste revient au thriller avec cette option désormais très à la mode : le féminisme. Mais surtout son histoire se base sur une trame qui a déjà fait ses preuves où comment arnaquer la mauvaise personne, suivi de comment survivre à la vengeance de ce tiers qui est souvent un mafieux de premier ordre. Dans le genre on peut citer entre autre les excellents "Braquage à l'Anglaise" (2008) de Roger Donaldson et "The Gentlemen" (2020) de Guy Ritchie. Mais avec les paramètres du working girl et du girl power on pense surtout au très réussi "Miss Sloane" (2017) de John Madden. À noter que le titre signifie en V.F. littéralement "Je Veux Beaucoup"... Maria Grayson s'est construite une réputation respectée en tant que tutrice spécialisée auprès de personnes devenues plus ou moins dépendantes, souvent âgées et toujours riches. Depuis des années elle a su se faire une place "respectée" jusqu'auprès du juge. Aux dépens de ses clients qu'elle cloître dans des établissements spécialisés avec l'aide nombreux complices, Maria et son assistante et maîtresse Fran s'enrichissent. Mais tout dérape lorsqu'elles s'aperçoivent qu'elles ont pris pour cible une vieille femme protégée par un parrain de la mafia russe...

I Care a Lot (2021) de J Blakeson

La dite tutrice est incarnée par Rosamund Pike révélée en Bond girl dans "Meurs un Autre Jour" (2002) de Lee Tamahori et devenue une star particulièrement remarquée dans des films comme (2014) de David Fincher ou encore (2017) de Scott Cooper. Son acolyte est interprétée par la sublime Eiza Gonzales qui grimpe les marches doucement mais sûrement depuis "Baby Driver" (2017) de Edgar Wright et vue depuis dans des films comme "Alita : Battle Angel" (2019) de Robert Rodriguez et "Paradise Hills" (2020) de Alice Waddington. Côté complices plus ou moins consentants, on trouve Alicia Witt vue dans "Cecil B. Demented" (2000) de John Waters et "Away fron Here" (2014) de Bruce Van Dusen, Damian Young vu dans (2014) de Alejandro Gonzales Inarritu et tout récemment dans "Les 7 de Chicago" (2021) de Aaron Sorkin, puis Isiah Whitlock acteur fidèle à Spike Lee jusqu'à son récent (2020). Côté mafieux citons Chris Messina vu entre autre dans (2012) de et avec Ben Affleck et "Birds of Prey" (2020) de Cathy Yan, Dianne Wiest actrice fétiche de Woody Allen vue récemment dans (2019) de et avec Clint Eastwood, puis le parrain incarné par Peter Dinklage star depuis le succès de la série TV "Game of Thrones" (2011-2019) mais vu au cinéma dans plusieurs bijoux comme "The Station Agent" (2003) de Thomas McCarthy, "Jugez-Moi Coupable" (2006) de Sidnet Lumet ou "Three Billboards" (2017) de Martin McDonagh. Enfin citons dans un rôle secondaire mais déterminant l'excellent Macon Blair remarqué dans les tout aussi excellents (2013) et (2015) tous deux de Jeremy Saulnier, puis récemment dans (2020) de Craig Zobel... Le film débute en mettant vite les pieds dans le plat, où comment le personnage principal, Maria Grayson a le tribunal dans sa poche et prive un fils d'être tuteur de sa mère et même de la voir. Le ton est donné, Maria Grayson est une femme "prête à tout" pour réussir. Une phrase frappe d'emblée : "L'intégrité a été inventé par les riches pour que les pauvres restent pauvres." Le ton est donné, Maria Grayson est une ambitieuse aux dents longues et affûtées comme des rasoirs s'il le faut, comme une pelle de bulldozer si c'est nécessaire. Plus qu'une tutrice, par ce personnage on comprend qu'il est si aisé d'"interner" un individu (en France aussi soyez-en sûr !). C'est juste effrayant !

I Care a Lot (2021) de J Blakeson

Cette Maria Grayson est pourtant, le personnage principal de cette arnaque bien huilée où elle fait enfermer des personnes âgées si elles sont riches, afin de vendre tous les biens en se servant au passage, cela va de soit. Problème : Maria Grayson/Pike est si impitoyable, si coeur de pierre, sans pitié, si froide, qu'on ne peut jamais s'attacher à elle. Maria Grayson est une pure salope, une vraie garce ! (excusez les termes !). D'habitude il est coutume que même pour un salopard, le film est construit de telle façon que le spectateur puisse un tantinet s'y attacher, cette fois, dans ce film, impossible tant cette femme est aussi glacée que détestable. Ainsi, lorsqu'elle se retrouve à lutter contre la mafia, à se battre pour son bout de gras contre le parrain russe, ce sont bel et bien ces mafieux qui nous attirent, pour eux qu'on a de l'empathie face à cette harpie, en espérant bien qu'ils vont faire payer cette femme qui n'a strictement rien pour elle, exception faîte d'une amante belle et dévouée. C'est peu. Ainsi elle est si impitoyable et froide qu'elle n'a jamais peur de la mafia, sorte de femme dénuée de sentiment et d'émotion, une dure à cuire en tailleur et talon aiguille en un plan elle fait passer ces mafieux pour des enfants de coeur. Vraisemblance ?! Par là même, on nous explique tout de même que ce clan mafieux a fait montre d'une redoutable efficacité depuis plus de 40 ans, mais ils sont assez couillons pour tenter un enlèvement en plein jour façon bourrin, assez stupides pour rouler avec une voiture en règle avec plaque et adresse !?! Dommage, car la trame générale est plutôt savoureuse, des idées malines (failles des mises sous tutelle avant tout), un casting crédible (dont une Dianne Wiest épatante d'ambiguité), mais les mafieux manquent de "sérieux" et surtout le personnage central pousse trop loin le nauséabond ce qui empêche tout intérêt pour elle et finalement on espère qu'une chose en ce qui la concerne...

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