Wonder Woman 1984 (2021) de Patti Jenkins

9ème long métrage "officiel" de l'Univers Cinématographique DC Comics, il est la suite directe au film "Wonder Woman" (2017) de Patti Jenkins d'après les personnages créés en 1941 par William Moulton Marston. Jenkins assume ce projet dans la foulée avec comme producteur Zack Snyder qui n'avait plus oeuvré depuis la production de (2018) de James Wan. Le film aura connu plusieurs report de sortie en salles suite à la pandémie de Covid-19, à tel point qu'il est prévu une sortie TV sur HBO Max dans l'attente de sorties en salles éventuelles dans d'autres pays. Geoff Johns, producteur des films DC prend également cette fois la casquette de co-scénariste avec Patti Jenkins et David Callahan, ce dernier est connu notamment pour ses scripts de la franchise "Expendables" (2010-2014) de et avec Sylvester Stallone et pour "Retour à Zombieland" (2019) de Ruben Fleischer. Pour ces nouvelles aventures, on voit l'arrivée des méchants Cheetah (créé par William Moulton Marston en personne en 1943, a connu plusieurs versions ensuite jusqu'à celle de 1987), et Maxwell Lord (créé en 1987) ; ce sont les versions 1987 qui a inspiré les scénaristes. À noter que le tournage s'est terminé fin 2019 déjà et que d'ores et déjà un n°3 est dans les cartons... Depuis la fin de la Première Guerre Mondiale, Diana Prince s'est intégrée à la société de façon discrète et redevient Wonder Woman en cas de réelle nécessité et donc avec parcimonie. Aujourd'hui, en 1984, elle travaille comme chercheuse au sein d'un organisme où elle fait la rencontre du Dr Barbara Ann Minerva qui semble être en admiration devant Diana. Diana Prince commence à s'interroger surtout après qu'un mécène nommer Maxwell Lord se rapproche de Barbara, apparemment pour mettre la main sur une pierre archéologique qui a le pouvoir d'exaucer tous les voeux...

Wonder Woman 1984 (2021) de Patti Jenkins

La superhéroïne est de nouveau incarnée par l'actrice israélienne Gal Gadot qui a entre temps repris son costume dans "Justice League" (2017) de Zack Snyder et prêter sa voix dans le film d'animation "Ralph 2.0" (2018) de Rich Moore et Phil Johnston. Citons la Diana Prince jeune incarnée par la toute jeune Lilly Aspell qui l'était déjà dans le premier opus et qu'on a pu revoir dans les films "Extinction" (2018) de Ben Young et "Holmes et Watson" (2018) de Etan Cohen. On retrouve les amazones "historiques" jouées par Connie Nielsen vue entre temps dans (2019) de Neasa Hardiman et "Bloodline" (2020) de Vaughn Stein, puis Robin Wright vue dans "Blade Runner 2049" (2017) de Denis Villeneuve. On retrouve Steve Trevor vu entre temps dans "Un raccourci dans le Temps" (2018) de Ava DuVernay et "The Outlaw King" (2018) de David Mackenzie. Et enfin les méchants (amusant de constater qu'ils apparaissent en 1984 alors qu'ils sont créés en 1987 !), Cheetah est incarnée par Kristen Wiig surtout connue pour ses comédies comme "Mes Meilleures Amies" (2011) de Paul Feig et qui semble chercher à aborder d'autres genres comme dans "Seul sur Mars" (2015) de Ridley Scott et (2017) de Darren Aronofsky, Maxwell Lord est incarné par Pedro Pascal surtout remarqué dans les séries TV "Game of Thrones" (2014), "Narcos" (2015-...) et "The Mandalorian" (2019-...), mais vu également sur grand écran dans "La Grande Muraille" (2016) de Zhang Yimou, "Kingsman : le Cercle d'Or" (2017) de Matthew Vaughn ou encore "Triple Frontiere" (2019) de J.C. Chandor. Pour la B.O. Rupert Gregson-Williams est remplacé par Hans Zimmer, pour son troisème film DC après "Man of Steel" (2013) et "Batman V Superman : l'Aube de la Justice" (216) tous deux de Zack Snyder... D'emblée on peut noter que le compositeur ne semble pas avoir été très inspiré d'être un remplaçant, on constate en effet un morceau de ce "Batman v..." recyclé, et un manque dommageable d'une musique entêtante et/ou marquante. Dès les premières minutes on reste perplexe devant une gamine qui n'est pas encore Wonder Woman mais qui devance aisément des guerrières adultes - on aurait pu y mettre un chouïa de suspense et un minimum de crédibilité. Ensuite on ouvre le film sur un prologue qui se veut spectaculaire mais qui pêche par des effets visuels qui ne sont pas à la hauteur. Et de là on ne passe passe pas 5mn sans relever une erreur ou une maladresse ! Ainsi on sourit devant l'écueil si galvaudé de la soit disant moche qui va forcément devenir belle en changeant uniquement de garde-robe ! Un ridicule qui revient de façon plus symbolique avec une sorte de séquence à la "Pretty Woman" pour... Chris Pine alias Steve Trevor !

Wonder Woman 1984 (2021) de Patti Jenkins

Le mauvais goût ne semble pas faire peur à Patti Jenkins, et on va malheureusement le constater toujours et encore. Chris Pine justement, revient pour un rôle très secondaire, ce qui n'arrange rien quand on observe aucune osmose, aucune étincelle entre lui et Diana Prince. Le pire est que même durant la scène d'action qui se doit à priori d'être la plus dantesque du film est d'un ridicule et d'une invraisemblance pourtant flagrant où comment des kilomètres de ligne droite rendent aveugles tous les riverains du coin avec en prime une piteuse tentative de copier "Mad Max Fury Road" (2015) de George Miller. On est affligé par la qualité médiocre des effets visuels malgré un budget de +50 millions comparé au précédent film, soit 200 millions ! Outre Steve Trevor/Pine les autres personnages sont tout aussi mal écrit, Cheetah se métamorphose de façon trop caricatural sans compter des motivations particulièrement légères et superficielles, Maxwell Lord est clairement à l'image des années dollars de l'ère Reagan dont on se demande pourquoi il a droit à un quasi happy end. Le gros soucis sur ce dernier est son pouvoir, alors que durant tout le film il faut un contact direct, soudain le sens du toucher n'est plus obligatoire ; pourquoi comment ?! Incohérence parmi tant d'autres. Seule Wonder Woman s'en tire bien, de la Diana Prince qui devient Wonder Woman dans un autre monde que le sien elle est devenue une femme forte et indépendante qui sait où elle va et pourquoi elle agit. Son évolution est logique et idéalement intégrée au récit et toujours merveilleusement incarnée par une Gal Gadot toujours aussi belle et charismatique. Dans l'ensemble le film est long, traîne des passages trop en longueur (défilé de mode, chaos mondial, les deux spécialistes archéologiques nulles devancés par un goldenboy looser ?!...) d'autres pas assez approfondis ou exploités (système de voeu, pas de plans ou scènes iconiques...). Mais la réussite du premier fait encore son oeuvre, l'attente est toujours forte pour ce film, et malgré des sorties en salles cacophoniques le film a d'ores et déjà engrangé plus de 130 millions de dollars ! En conclusion, si le succès du film ne fait pas beaucoup de doute tant le grand public adore les blockbusters, il n'en demeure pas moins que cette fois Patti Jenkins signe un film amorphe, trop classique, plombé par des effets spéciaux trop limites, des personnages sans reliefs, une mise en scène sans panache... Une vraie déception tant les qualités se font bien minces dans ce fatras approximatif.

Wonder Woman 1984 (2021) Patti Jenkins

Pour info bonus, Note de mon fils de 11 ans :

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