Après un premier film en tant que réalisateur avec "I'm Still Here" (2010), l'acteur Casey Affleck revient en accumulant les postes pour ce nouveau film post-apocalyptique. Une histoire "originale" assumé entièrement en tant que réalisateur-scénariste-acteur. Au vu du speech on ne peut s'empêcher de se rappeler des films comme "La Route" (2009) de John Hillcoat et "Sans un Bruit" (2018) de et avec John Krasinski. Mais surtout, vu le fond du propos, on se souvient sans doute bien malgré le cinéaste, qu'il a connu un mini-scandale en 2017, accusé d'harcèlement sexuel alors qu'il recevait l'Oscar du meilleur acteur pour le film "Manchester by the Sea" (2016) de Kenneth Lonergan ; l'actrice Brie Larson refusera entre autre de l'applaudir lors de la cérémonie. Pourtant, il ne s'agit qu'une coïncidence puisque le film a été annoncé dès 2016...

Suite à une pandémie qui a touche uniquement les femmes dont la population a été décimée. Les femmes sont donc devenues rares et recherchées ce qui a poussé un père a erré loin du monde avec sa fille qu'il fait passer pour un garçon depuis des années. Mais l'enfant grandit et il est de plus en plus difficile d'éviter les mauvaises rencontres... Le père est donc incarné par Casey Affleck lui-même, ses derniers rôles étaient pour le même réalisateur, "A Ghost Story" (2017) et "The Old Man et The Gun" (2018) tous deux de David Lowery. Sa fille est jouée par la jeune Anna Pniowsky déjà vue avec sa soeur Abigail Pniowsky dans "He's Out There" (2018) de Quinn Lasher. La maman est jouée par Elizabeth Moss, star vue notaemment dans (2019) de Jordan Peele et "Invisible Man" (2020) de Leigh Whannell qui joue ici un petit rôle mais qui retrouve Casey Affleck après "The Old Man et The Gun". Dans un second rôle on citera le vétéran Tom Bower qui retrouve également Casey Affleck après les excellents "The Killer Inside Me" (2010) de Michael Winterbottom et "Les Brasiers de la Colère" (2013) de Scott Cooper... Le premier bémol est évidemment la comparaison avec ses aîné, surtout "La Route" cité plus haut, dont il reprend un peu l'esthétique même si Casey Affleck se démarque un peu en étant ancré moins sur l'action que sur la relation fusionnelle père-fille.

Une relation symbolisée par un prologue bavard et beaucoup trop long, un quart d'heure d'une histoire avant de se coucher. Si on comprend la morale sous-jacente et que cela sert à marquer la relation unique père-fille ce prologue reste trop long, ajouté à une suite les 20-25mn de ce conte prennent une importance non négligeable sur les 2h de film. Le scénario est construit ensuite sur le canevas habituel du genre, un quotidien routinier façonné par le secret du sexe de l'enfant, la peur que l'enfant soit enlevé et bien pire, le fait qu'il faille déménager quasi tous les jours... etc... Les scénes d'action sont nécessaires mais restent courtes, sobres et fatales. Le récit de Affleck se focalise surtout et avant tout sur la relation père-fille, sur la nécessité du père à préparer sa fille à grandir physiquement et moralement ce qui amène à des conversations qui évitent tout humour et/ou tout mièvrerie. C'est le point fort du film même si on a bien du mal à être toucher tant le père (Affleck) reste un peu en retrait de sa fille, sans doute bloquer par une tendresse qui serait peut-être tendacieuse ?! Casey Affleck signe une aventure post-apocalyptique classique malgré l'approche "féminine", car ce paramètre si intéressant est malheureusement plutôt sous-exploité. Un film qui reste mineur, bien fait, mais trop simple pour s'y plonger vraiment.