Retour de la réalisatrice Gina Prince-Bythewood après une longue période télévisuelle. Elle est connue pour avoir été productrice-scénariste de la série TV "Felicity" (1998-1999) et réalisatrice du film "Le Secret de Lily Owens" (2008). Film siglé Netflix, il s'agit d'une adaptation du comics éponyme du scénariste Greg Rucka et du dessinateur Leandro Fernandez. L'adaptation est assuré directement par Greg Rucka pour cette histoire de soldats immortels qui cherchent à rester anonyme pour assumer leurs missions. On pense alors un peu aux "X-Men", aux "Highlander" ou encore à des films récents comme "Bloodshot" (2020) de Dave Wilson... Un groupe de mercenaires immortels menés par Andromaque vivent dans le secret mais sont piégés lors d'une mission et leur existence risque d'être divulguée à un grand groupe pharmaceutique. Dans le même temps, le groupe apprend que d'autres immortels existent... L'héroïne nommée Andromaque est incarnée par la sublime Charlize Theron (également productrice)qui revient au film d'action après la comédie "Séduis-Moi si Tu Peux !" (2019) de Jonathan Levine et le drame (2019) de Jay Roach.

Le reste du casting est international avec l'américaine Kiki Layne vue dans "Si Beale Street pouvait parler" (2018) de Barry Jenkins et "Captive State" (2019) de Rupert Wyatt, le belge Matthias Schoenaerts vu dans "The Laundromat" (2019) de Steven Soderbergh et "Une Vie Cachée" (2019) de Terrence Malick, le hollando-tunisien Marwan Kenzari vu dans "Seven Sisters" (2017) de Tommy Wirkola et (2019) de Guy Ritchie, l'italien Luca Marinelli vu dans "La Grande Bellezza" (2013) de Paolo Sorrentino et le méconnu mais excellent "On l'Appelle Jeeg Robot" (2015) de Gabriele Mainetti, le britannico-nigerian Chiwetel Ejiofor vu dans "Le Garçon qui Dompta le Vent" (2019) de lui-même et "Maléfique : le Pouvoir du Mal" (2019) de Joachim Ronning, le britannique Harry Melling révélé dans la saga "Harry Potter" (2001-2010) et vu depuis dans "The Lost City of Z" (2017) de James Gray et "La Ballade de Buster Scruggs" (2018) des frères Coen, puis la roumaine Anamaria Marinca révélée par "4 Mois, 3 Semaines, 2 Jours" (2007) de Cristian Mungiu et vue récemment dans "Ghost in the Shell" (2017) de Rupert Sanders... Voilà un film qui surfe sur un genre déjà visité mille fois mais en tentant d'enrichir le cahier des charges pour en faire un film pseudo-original. En gros rien des "idées nouvelles" ne permettra d'oublier les "X-Men" ou les "Highlanders". D'abord l'équipe de immortels se veut dans l'air du temps avec un panel tout ce qu'il y a de politiquement correct avec le couple gay mixte (arabe avec occidental) et l'héroïne forte issue de milieu défavorisée.

En face, le grand méchant est lui pourtant le même archétype, un mec qui ressemble à pas grand chose mais milliardaire et soif de pouvoir et de reconnaissance. Bref, le film se veut original alors qu'il est tout bonnement banal. Le seul paramètre qui aurait pu effectivement enrichir le propos est la dimension mythique du récit. La leader est Andromaque de Scythie, héroïne de la guerre de Troie et épouse de Hector et modèle de mère devenue icône (entre autre), mais dont le passé est strictement occulté par le scénario ; en gros tout le monde s'en fout alors que c'est clairement le paramètre qu'il fallait étoffer ! De son passé mystérieux de Andromaque aux recherches de l'agent de la CIA tout cette partie est sous-exploitée alors que c'est forcément et logiquement là-dessus qu'il fallait aller pour faire de ce film autre chose qu'un énième film d'action. Dommage... À croire que malgré le potentiel personne ne voulait y croire. En effet, les flash-backs sont bâclés, leur reconstitution historique ne sont pas digne d'intérêt et les chorégraphies des scènes d'action ne sont d'aucune inventivité, pas une seule séquence que vous aurez la sensation d'avoir déjà vu mille fois ailleurs. Et pourtant, à contrario de ce film très mal géré au minimum syndical, il semble pourtant que la production y croit assez pour nous inviter à un second volet esquissant ainsi une volonté de mettre en place une franchise... Pourvu que l'échec de ce film s'arrête là. Ca se regarde comme on dit, les amateurs primaires qui déposent leur cerveau en début de séance y trouveront leur compte. Il n'en demeure pas moins que ce film sera vite oublié, comme 90% des films Netflix...

Note :