Un divan à Tunis

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Copyright 2019 PROKINO Filmverleih GmbH / Carole Bethuel

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Pourquoi voir Un divan à Tunis ?

Après un court-métrage intitulé Une chambre à moi sorti en 2018, la réalisatrice Manele Labidi livre avec Un divan à Tunis son tout premier long-métrage, ayant fait des études en sciences politiques avant de travailler dans la finance puis d'écrire pour le théâtre et la télévision, Manele Labidi a trouvé dans la révolution tunisienne l'inspiration pour se lancer dans la réalisation de son long-métrage.

Originaire de Tunisie, Manele Labidi a vu son pays se transformer après la révolution tunisienne de 2010/2011, le peuple tunisien est brutalement sorti d'une dictature qui a duré plusieurs décennies, un choc d'autant plus grand qu'il a fallu reconstruire tout reconstruire, aussi bien l'économiquement que politiquement, il fallait également lutter contre le terrorisme, ce chaos a déclenché chez certaines personnes un sentiment anxiogène.

Partant de ce constat, la réalisatrice s’intéresse à la psychologie des tunisiens et à la société en général avec un ton humoristique dès plus rafraîchissant, la comédie est un genre qui peut paraitre simple mais il n'en n'est rien, la comédie est associés aux rires à juste titre mais elle permet de traiter de sujets sérieux avec une tonalité légère et poétique.

Selma (Golshifteh Farahani), jeune psychanalyste, revient en Tunisie après avoir vécu une grande partie de sa vie en France, elle décide d'ouvrir son cabinet de psychanalyse dans une banlieue de Tunis au lendemain de la révolution.

Son métier interroge au seins de la population, la méthode d'exploration du psychisme, plus connue sous le nom de psychanalyse, n'est pas rependue en Tunisie, les habitants ne comprennent pas qu’une discussion mérite une rémunération, une réplique résume à elle seule la pensée de la population, "Nous on a Dieu, on n’a pas besoin de ces conneries".

Les débuts pour Selma sont donc difficiles, beaucoup se demande pourquoi payer pour parler, beaucoup d'interrogations mais au final les tunisiens ont besoin de parler pour évacuer les incertitudes de l'avenir dans un pays en pleine reconstruction après la dictature.

Après des débuts mouvementés, Selma trouve un rythme de travail et des patients fidèles mais tout va être remis en question à cause d'une autorisation, autorisation indispensable pour qu'elle exerce son métier, Selma va donc devoir faire face à l'administration tunisienne, une administration qui est montrée comme poussive et bancale.

Le personnage de Selma est divinement interprété par la non moins divine Golshifteh Farahani, actrice Franco-Iranienne à la carrière déjà bien remplie, on peut citer Le Poirier, My Sweet Pepperland et Mensonges d’État, Golshifteh Farahani incarne ici une femme qui quitte sa vie parisienne pour retourner vivre en Tunisie, son pays d’origine, femme libre et célibataire, tatouée, cheveux en bataille et toujours une cigarette à la bouche, la jeune femme ne passe pas inaperçue.

Golshifteh Farahani dégage quelque chose, une chose indescriptible mais une chose puissante, elle captive la caméra durant toute la durée du métrage en incarnant parfaitement cette psychanalyste forte et libre mais pas dépourvue de failles.

Avec Selma, Manele Labidi dresse le portrait d'une femme immigrée qui ne vient pas de Tunisie vers la France mais de la France vers la Tunisie, le cinéma montre très souvent des personnes quitter leurs pays pour aller vivre dans un autre, ici la réalisatrice à décider de montrer le chemin inverse, Selma a quitté son pays très jeune pour s'installer et vivre une grande partie de sa vie en France puis retourne dans son pays d'origine.

Dans ce film on ne verra donc pas le regard de la population française mais celui des tunisiens, des tunisiens qui ne comprennent pas pourquoi elle a quitté Paris, une ville qu'ils s’imaginent comme un réel eldorado, pour eux Selma est une immigrée, immigrée en France et dans le pays de ses parents.

Un divan à Tunis dresse le portrait d'une française d'origine tunisienne qui retourne dans le pays de son enfance, un pays qui se reconstruit petit à petit après la révolution, la réalisatrice nous montre toutes les faces de la société tunisienne avec un ton léger agrémenté d'une bonne tranche de satire.

Les personnages qui gravitent autour de notre héroïne, sont tous savoureux, haut en couleur chacun est une facette de la société tunisienne, une société aussi pleine de vitalité que de fragilités.

Le premier long métrage de Manele Labidi est une oeuvre pleine d’espoir pour se pays en pleine reconstruction, il fait bon vivre sur les toits de la banlieue de Tunis, le soleil brille, les oiseaux chantent, les habitants retrouvent le sourire, l'espoir renaît.


Un premier film réussi

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Synopsis :


Selma, jeune psychanalyste, revient en Tunisie après avoir vécu une grande partie de sa vie en France, elle décide d'ouvrir son cabinet de psychanalyse dans une banlieue de Tunis au lendemain de la révolution.

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