Ad Astra (2019) de James Gray

Septième film et premier du genre pour le réalisateur James Gray, Ad Astra, sorti en 2019 est un film de science-fiction, une ode intérieure sur fond de décor spatial.

Roy McBride, astronaute et ingénieur est envoyé en mission pour retrouver son père Clifford McBride qu'il croyait mort depuis longtemps alors que celui-ci était en mission près de Neptune. Il apprend au fur et à mesure de ses étapes de voyage que son père, pourrait réellement être vivant, désigné comme responsable de surcharge électrique causant des ravages sur Terre.

Le film tient, tout entier, sur la relation père-fils, la tension des non-dits et de l'absence. L'absence du père, l'absence de relations du fils, les non-expressions des sentiments et les entremêlements qui peuvent exister entre tous ces éléments. La performance des deux acteurs principaux, Brad Pitt ("Fury", "Once upon a time... in Hollywood") et Tommy Lee Jones ("The Homesman") donne toute la tension à cette relation. Brad Pitt plante un homme ébranlé, cachant des failles de l'enfance derrière froideur et distanciation, traumatisme dû à la renommée du père, dû à un abandon.

Le film est à regarder comme un voyage intérieur du fils se confrontant au père. Un héritage à réinterpréter, une filiation à revoir, des blessures à ré-ouvrir et peut-être guérir de certaines après une confrontation d'une triste douceur.

La psychologie très développée des deux personnages principaux, le décor et les effets spéciaux sont très agréables pour évoluer dans l'histoire. Malheureusement, les scènes d'action ne servent pas le synopsis, bien au contraire, elles servent un contexte et n'apportent rien au film si ce n'est des paradoxes. Paradoxe de deux scènes plus rapides dans un film qui évolue en douceur, paradoxe de scènes sans fondement alors que tout est basé sur le lien père-fils et là on s'en éloigne. Quel dommage !! La lenteur du film et les moments de "pause" tirent à la limite sur la corde de l'ennui, sauvé par quelques moments touchants mais peu nombreux.

Une demi-teinte pour les personnages secondaires, si l'on comprend les apparitions feutrées de Liv Tyler pour cerner la complexité des relations de Roy McBride, le personnage du Colonel Pruitt planté par Donald Sutherland ("Hunger Games") est assez inintéressant, une forme d'ami subliminal mal mis en avant et très vite écarté. Le personnage est très bancal, regrettable quand on sait le talent de l'acteur.

Un film qui aurait pu avoir plus d'impact si la réalisation n'avait pas pêché dans sa construction, si le thème est bien ce voyage intérieur, cet amour filial inaltérable, il aurait été intéressant de jouer le jeu jusqu'au bout.

Avis de Selenie ICI Note : Astra (2019) James GrayAd Astra (2019) de James Gray Astra (2019) James Gray