Togo (2020) de Ericson Core

Nouvelle production Disney qui sort un peu dans l'indifférence mais dont le sujet est particulièrement intéressant. A savoir raconter le destin incroyable du chien de traîneau Togo, héros oublié de la course au sérum de 1925 (tout savoir ICI !), course dont la postérité à ériger en héros un autre chien par erreur et qui a été popularisé par les films d'animation de la saga "Balto" (1995) de Simon Wells et ses suites. Le film est donc un hommage tardif au chien à qui on a volé le succès, en tous cas en partie de ce voyage épique et tragique. Le scénario est signé de l'auteur Tom Flynn qui a signé le drame "Mary" (2017) de Marc Webb tandis que la réalisation est confié à Ericson Core auquel on doit le remake "Point Break" (2016)...

Togo (2020) de Ericson Core

En 1925, le musher (conducteur de traîneau) Leonhard Seppala et son attelage participe à la course au sérum pour sauver une petite ville atteinte d'une épidémie de diphtérie et qui ravage la ville. Parmi les 20 attelages créant les relais, celui de Seppala mené par Togo sera celui qui courra le plus de kilomètres en moins de temps que les autres... Seppala est incarné par Willem Dafoe vu récemment dans le très bon "The Lighthouse" (2019) de Robert Eggers, et son épouse est jouée par Julianne Nicholson reconnue depuis la série TV "New-York : Section Criminelle" (2006-2010) mais on a aussi pu la voir dans les films (2017) de Craig Gillepsie et le tout récent "Monos" (2020) de Alejandro Landes. Les autres personnages principaux sont le maire joué par Christopher Heyerdahl vu dans le rôle Marcus dans la saga "Twilight" (2009-2012), et le docteur Richard Dormer vu en Beric Dondarrion dans la série TV "Game of Thrones" (2013-2019) puis dans les films (2014) de Yann Demange et (2015) de Gerard Johnson... La première chose qui nous frappe d'une immense satisfaction est que le film utilise de véritables chiens de traîneau ! Cela paraît subsidiaire ou normal, mais la multiplication des images de synthèse jusqu'aux animaux aussi fidèle et facile au dressage qu'un chien retire souvent la moindre émotion pourtant nécessaire même dans les yeux d'un animal. En cela on peut notamment regretter cette superficialité dans le récent "L'Appel de la Forêt" (2020) de Chris Sanders, dont l'histoire se déroule également en Alaska avec un chien en héros de l'histoire. Le film retrace donc le destin de Togo, mais aussi de son maître Seppala qui est à l'origine de la race Seppala Siberian Sleddog (pour les amateurs !). Si l'histoire débute dès l'épidémie, l'aventure est semé de flash-backs qui permettent de comprendre comment lemaître et son chien sont devenus inséparables. Mais cela permet aussi au récit de passer du drame et de la tension pendant l'aventure à la tendresse et au rire lors des séquences dans le passé.

Togo (2020) de Ericson Core

Les flash-backs offrent un panorama splendide de l'Alaska (même si c'est tourné dans l'Alberta !) et le jeu du chat et de la souris entre Seppala et le jeune Togo sont aussi amusant que touchant. La partie course contre la montre est également magnifique dans les paysages enneigés, on sera plus dubitatif sur la mer de glace. Mais si l'histoire est dans sa grande majorité vraie, on se demande pourquoi le film ment ou omet volontairement des faits qui ne gênent en rien à la compréhension de l'histoire et qui aurais à peine rallonger la durée du film ?! Par exemple Seppala avait une fille atteinte de la diphtérieà l'émotion, et on a aucune réaction de Seppala lorsque Balto reçoit les honneurs. Le plus décevant car le moins honnête reste l'épilogue où on nous fait croire à une fin de vie idyllique de Togo aux côtés de Seppala alors que Seppala vendra Togo à une autre éleveuse et ce, même si Seppala restera en cintact qu'il sera au chevet de Togo lors de son euthanasie. De plus, si effectivement Seppala et Togo ont courru beaucoup plus que tous les autres il semble que les chiffres donnés n'ont pas oublié les trajets allers-retours de Togo mais ne prennent en compte que la portion du relais pour les autres attelages. En vérité on est dans un 2 à 3 fois plus plutôt que du rapport à 9 ! Par contre on notera la ressemblance frappante entre Willem Dafoe et son chien avec les vrais Seppala et Togo. Enfin un film qui rend justice au fait survenu lors de cet hiver 1925, et ce film reste un bel hommage à Togo mais surtout au chien en général avec cette déclaration émouvante de Seppala. Un film familial bien dosé entre aventure périlleuse et malice canine malgré des choix très discutables. Un bon moment.

Note : Togo (2020) Ericson CoreTogo (2020) Ericson Core Togo (2020) Ericson CoreTogo (2020) Ericson Core

Pour info bonus, Note de mon fils de 11 ans :