Demain ne Meurt Jamais (1997) de Roger Spottiswoode

18ème film de la saga et second interprété par Pierce Brosnan après le succès "Goldeneye" (1995) de Martin Campbell qui a relancé une franchise sur le déclin (d'après le box-office !). Ce film est dédié à Albert R. Broccoli, producteur historique depuis "James Bond contre Dr. No" (1962) de Terence Young et qui est mort quelques mois avant la sortie. Mais les productions EON sont désormais gérées par sa fille Barbara Broccoli et son beau-fils Michael G. Wilson, qui le secondaient déjà depuis plusieurs années. Malgré le succès de son film, le réalisateur Martin Campbell n'a pas désiré rempiler, préférant réaliser "Le Masque de Zorro" (1997) plutôt qu'une suite. C'est donc le canadien Roger Spottiswoode qui est choisi, connu pour des films comme "Randonnée pour un Tueur" (1988) et "Turner et Hooch" (1989). Si "Goldeneye" n'était déjà pas adapté d'une oeuvre de Ian Fleming il en était pourtant inspiré via des scripts sortis de quelques tirois, cette fois il s'agit de la première histoire complètement écrite uniquement pour ce film. Le scénario est signé de Bruce Feirsten déjà sur "Goldeneye", mais d'autres non crédités y collaboreront comme Daniel Petrie Jr. qui avait déjà travaillé avec Spottiswoode sur les films sus-cités... Alors qu'un incident militaire grave a lieu entre la Chine et le Royaume-Uni, James Bond doit découvrir qui qui aurait pu amorcer cette "bavure". Très vite le nom de Carver, magnat de la presse mondiale sort du lot tandis que la tension grimpe entre les deux pays risquant un conflit mondial... Pierce Brosnan endosse donc les costume de 007 une nouvelle fois et retrouve sa patronne Judi Dench/M, l'actrice en profitant entre temps pour enrichir sa filmo avec "Hamlet" (1996) de Kenneth Branagh et "La Dame de Windsor" (1997) de John Madden. Sans oublier les membres iminent du MI6 avec l'éternel Desmond Llewelyn/Q et la toute nouvelle Samantha Bond/Moneypenny sans compter son ami de la CIA Joe Don Baker/Jack Wade.

Demain ne Meurt Jamais (1997) de Roger Spottiswoode

Le grand méchant devait être incarné par Anthony Hopkins qui quitta le tournage avec perte et fracas horripilé par les modifications incessants du script ; il en profita pour aller jouer dans un certain film nommé "Le Masque de Zorro" d'un certain Martin Campbell ! Il fut remplacé au pied levé par le non moins excellent Jonathan Pryce qui venait de jouer dans "Evita" (1996) de Alan Parker. Son homme de main est joué par Götz Otto aperçu dans "La Liste de Schindler" (1993) de Steven Spielberg. Pour les James Bond Girls, la première est interprétée par Teri Hatcher connue alors pour la série TV "Loïs et Clark" (1993-1997), qui expliqua avoir accepté le rôle pour faire plaisir à son époux qui fantasmait d'avoir une femme Bond Girl (?!) avant que celle-ci déclare que ce film ne lui a rien rapporté ; au vu de sa carrière peu riche sur grand écran on veut bien la croire ! Puis le seconde qui est un choix logiquement mercantile en espérant touché le marché asiatique, est jouée par l'excellente Michelle Yeoh qui est devenue une star en Asie avec des films comme "Police Story 3 : Supercop" (1992) de Stanley Tong et "Tai-Chi Master" (1993) de Yuen Woo-Ping, et qui confirmera son statut à l'international ensuite avec "Tigre et Dragon" (2000) de Ang Lee. Pour la musique, le compositeur historique déclinera après avoir compris qu'il n'aurait pas son mot à dire sur la chanson phare "Tomorrow Never Dies" chanté par Sheryl Crow, star de la chanson alors au sommet. C'est alors le compositeur de "Stargate" (1994) et "Independance Day" (1996) tous deux de Roland Emmerich, David Arnold qui repris le film, mais qui avouera ne pas avoir été satisfait pour les mêmes raisons que son homologue... A noter que la baie de Phang Nga en Thaïlande qui sert aux décors de la baie d'Along dans le film (?!), a servi également de décors à un autre James Bond dans le film "L'Homme au Pistolet d'Or" (1974) de Guy Hamilton... Malgré tout le bien que certains pensent de "Goldeneye", cette suite n'est pas à la hauteur tant rien ne va au niveau scénario. Les 20 premières minutes accumulent un nombre conséquent d'invraisemblances et de bêtises. En premier lieu, l'intrigue repose sur un mobile complètement con, pas crédible une seule seconde où comment croire à un magnat de la presse qui irait jusqu'à fonder une sorte de SPECTRE juste pour assouvir sa soif de gros titres et être l'influenceur n°1 des années avant Youtube et consorts !?!

Demain ne Meurt Jamais (1997) de Roger Spottiswoode

Et de plus, ce Carver, pourtant déjà un ponte en son domaine est assez stupide pour se faire remarquer en titrant des faits avant qu'ils aient lieu ! Bref, dès les premières minutes l'histoire prend l'eau de toute part. Ensuite le récit est semé d'erreurs, de maladresses, d'incohérences, il y en a tant que c'est peut-être le pire de la saga ! Pêle-mêle (liste non exhaustive), un copilote qui réagit trèèès longtemps après que son pilote ne soit plus le même, un pare-brise blindée à priori mais plus après quelques minutes, un 007 qui détruit sa BMW gratuitement alors que la stationner suffisait amplement, des militaires qui trouvent risible un bateau furtif alors même qu'ils existent vraiment et depuis un moment à l'époque du tournage, James Bond qui a toujours costumes et coiffures impeccable en toute circonstance... etc... On remarque que la musique n'est pas toujours bien gérée, le thème de Bond surgit parfois de façon peu judicieuse et/ou trop forte. Par là même la mise en scène est loin d'être inspirée, le pire c'est qu'on le constate sur une dse séquences phares du film : la poursuite en moto ; impossible d'y prendre un réel plaisir et d'être impressionné tant le cadre se fixe sur des gros plans de nos deux espions sur la moto, quasi aucun plan large et ne parlons pas de l'hélico-tondeuse particulièrement risible. Heureusement, il y a 2-3 passages à l'humour bien vu (le clavier chinois), et Michelle Yeoh reste l'atout du film, assumant par ailleurs ses propres cascades et en devenant l'une des rares Bond Girl à faire jeu égal avec 007. Mais les bons passages sont bien rares et ne permettent pas au film de sortir de sa médiocrité.

Note :

Demain Meurt Jamais (1997) Roger Spottiswoode

Pour info bonus, Note de mon fils de 11 ans :

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