Tuer n'est pas Jouer (1987) de John Glen

15ème long métrage officiel de la franchise et une nouvelle page qui se tourne avec un nouveau James Bond. Roger Moore a décliné vu son âge, si Pierce Brosnan est le favori il est dans l'obligation de refuser une nouvelle fois car encore sous contrat avec la série TV "Les Enquêtes de Remington Steele" (1982-1987). Après avoir chercher un moment c'est finalement l'acteur Timothy Dalton qui est choisi, alors que ce dernier avait refusé à la fin des années 60 se trouvant alors trop jeune et que maintenant il n'est pas de plus enthousiaste à quel point qu'il refuse de signer un contrat comme c'est l'habitude pour plusieurs films. Outre l'acteur, le reste de l'équipe reste peu changé, on retrouve le réalisateur John Glen qui a pu conclure la période Roger Moore avec les films "Rien que pour vos Yeux" (1981), "Octopussy" (1983) et "Dangereusement Votre" (1985). On retrouve également le même duo de scénaristes avec Richard Maibaum qui de quasi tous les films depuis "James Bond contre Dr. No" (1962) de Terence Young, puis Michael G. Wilson co-scénariste et co-producteur depuis que John Glen a repris les commandes. L'histoire est tirée de la nouvelle "Bons Baisers de Berlin" (1966) de Ian Fleming extraite du recueil "Meilleurs Voeux de la Jamaïque", ce qui en fait, pour l'anecdote le dernier film adapté d'un titre de Feming jusqu'à un certain "Casino Royal" (2006) de Martin Campbell mais c'est une autre histoire... En attendant, les scénaristes partent de l'acronyme de SMERSH "Smiert' Shpionam" qui veut dire "Mort aux espions" d'après l'oeuvre de Fleming pour servir de base à leur histoire...

Tuer n'est pas Jouer (1987) de John Glen

Après avoir fait passer un officier soviétique à l'ouest James Bond doit le retrouver, celui-ci aurait été retrouvé et kidnappé par les russes. La piste l'entraîne jusqu'en Afghanistan alors en pleine guerre civile... Donc, le nouveau 007 est incarné par Timothy Dalton, acteur reconnu mais pas considéré comme une star vu entre autres dans "Les Hauts de Hurlevent" (1970) de Robert Fuest et "Flash Gordon" (1980) de Mike Hodges. Côté MI6 on retrouve l'éternel Desmond Llewelyn/Q, Robert Brown/M depuis "Octopussy" (1983), tandis le nouveau 007 a une nouvelle Miss Moneypenny en la personne de Caroline Bliss aperçue jusqu'ici dans quelques téléfilms, et qui remplace donc Loïs Maxwell qui a tenu le rôle pendant près de 25 ans. Dans les nouveaux arrivés pour des personnages récurrents citons surtout Felix Leiter joué cette fois par John Terry vu dans "Full Metal Jacket" (1987) de Stanley Kubrick, tandis que John Rhys-Davies, vu dans "Les Aventuriers de l'Arche Perdue" (1981) de Steven Spielberg, arrive en tant que successeur de Walter Gotell alias general Gogol. D'autres protagonistes sont joués par Art Malik révélé dans "La Route des Indes" (1984) de , Joe Don Baker qui a débuté dans "Luke la Main Froide" (1967) de Stuart Rosenberg, puis Jeroen Krabbe vu dans "Spetters" (1980) de Paul Verhoeven et qui sera salué pour "Un Monde à Part" (1988) de Chris Menges. Niveau James Bond Girl, ce film est un des rares où James Bond ne sert dans ses bras qu'une seule femme. L'heureuse élue est Maryam D'Abo alors inconnue aperçue entre autres dans "Soleil de Nuit" (1985) de Taylor Hackford, mais nous pouvons tout de même citer l'actrice Virginia Hey remarquée en tant que la femme guerrière dans "Mad Max 2 : le Défi" (1981) de George Miller. Pour la musique on retrouve John Barry pour sa 11ème mais ultime BO pour la saga officielle de 007. Ce film est le premier à offrir deux chansons phares, une pour le générique de début, et une pour la fin...

Tuer n'est pas Jouer (1987) de John Glen

Dès le début, l'équipe production-scénaristes ont désiré aller plus loin vers un James Bond plus sérieux, plus froid,, ce qu'ils avaient déjà amorcé avec John Glen aux commandes. Avec Roger Moore c'était forcément difficile de tout changer, mais avec Timothy Dalton une nouvelle vision de l'espion est envisageable. On remarque donc que s'il persiste quelques touches humoristiques le nouveau 007 est plus sérieux, plus menaçant, plus froid et d'un réel cynisme. Mais si ce nouveau James Bond change forcément, on remarque surtout des erreurs de casting sur d'autres personnages. Le nouveau Felix Leiter est insipide et la nouvelle Moneypenny n'aura jamais semblé aussi cruche. Par là même, si ce nouveau 007 est plus viril et cynique, moins coureur de jupons également, la James Bond Girl reste dans la catégorie de la feme vulnérable et naïve. Mais le pire reste la multitude d'invraisemblances dans le scénario : Bond et sa Bond Girl discute sans trop faire attention alors que le gorille chargé de les surveiller est aux toilettes à seulement 1m ou 2, idem Bond s'affaire dans un camion en présence de soldats à seulement 1m ou 2, une bombe à retardement de 10mn qui semblent durer le triple de temps, une stradivarius qui prend une cartouche mais qui semble offrir un son impeccable, une voiture qui saute d'un avion sans dommage... etc... Mais le cap semble donné, et Timothy Dalton assure même s'il semble encore chercher ses marques. Les gadgets sont toujours là notamment une nouvelle Aston Martin à ski qui ne manque pas de charme non plus. Le renouveau est là bien qu'un peu bancal. Le succès en salles à l'époque a été mitigé espérant que le second Dalton fera mieux. La suite avec "Permis de Tuer" (1989)...

Note :

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Pour info bonus, Note de mon fils de 11 ans :