Samson (2018) de Bruce MacDonald et Gabriel Sabloff

Une production américaine indépendante, surprenante quand on gratte un peu l'envers du décor. Le film retrace le destin du mythe biblique "Samson" (Tout savoir ICI !), un peplum religieux style superproduction sans Hollywood dont les titres phares sont "Les 10 Commandements" (1956) de Cecil B. De Mille, "Ben-Hur" (1959) de William Wyler et bien sûr l'adaptation la plus connue de ce héros biblique "Samson et Dalila" (1949) de Cecil B. De Mille. En recherchant les infos sur les crédits du film on s'aperçoit que la société de production Pure Flix est spécialisée dans les films "confessionnaux" avec des collaborations entre autres avec la "Conférence Nationale du leadership Chrétien" ou le groupe chrétien Newsboys. La plupart des producteurs de ce film sont derrière la trilogie "confessionnale" "Dieu n'est pas Mort" (2017), "Gods not Dead 2" (2017), "God's not Dead : a Light in Darkness" (2019) de Harold Cronk, ou encore "Jésus, l'Enquête" (2018) de Jon Gunn et plusieurs productions de films sur Noël. Sans être parano ou complotiste on peut se demander si ce n'est une société de production spécifique comme pouvait le faire la secte de la Scientologie à une époque.

Samson (2018) de Bruce MacDonald et Gabriel Sabloff

Les quatre scénaristes sont peu connus, la plupart ayant signé jusqu'ici des courts métrages et/ou des documentaires. Les réalisateurs sont issus du sérail Pure Flix avec Bruce MacDonald, également co-producteur, de qui on peut citer le drame"The Perfect Wave" (2014), puis encore moins connu Gabriel Sabloff... Samson sait depuis sa naissance qu'il a été choisi par Dieu pour délivrer son peuple des philistins. Pour cela il a été doté d'une force herculéenne, mais étant un nazirs il ne doit jamais boire d'alcool, jamais toucher un mort et jamais se couper les cheveux... A l'instar de l'équipe derrière la caméra la plupart du casting sont des acteurs peu connus voir inconnus du grand public. Le rôle titre est ainsi le premier rôle principal de Taylor James aperçu de loin dans "Blitz" (2011) de Elliott Lester et "Justice League" (2017) de Zack Snyder. Dalila est incarnée par la belle Caitlin Leahy qui écume les séries TV dans de petits rôles et qui a joué dans "God's not Dead : a Light in Darkness" (2019), 'l'épouse de Samson est jouée par la non moins jolie Frances Sholto-Douglas qui a dépuis un rôle important dans la série TV "Black Mirror" (2019-...). L'ennemi principal est le prince joué par Jackson Rathbone connu pour avoir été Jasper Cullen dans la saga (2008-2012), le roi étant joué par un acteur plus connu avec Billy Zane l'époux de Kate Winslet dans "Titanic" (1997) de James Cameron et qui s'est perdue depuis de nombreuses années dans les films de séries Z. Et encore plus connue sont les parents de Samson interprétés par Rutger Hauer encore dans un film à la sortie posthume après "Les Frères Sisters" (2018) de Jacques Audiard et Lindsay Wagner éternelle "Super Jaimie" (1976-1977) qui n'apparaît depuis des années que pour des épisodes de séries TV par-ci par-là... Première chose qui frappe, c'est cette propension du genre 2.0 qui pousse l'esthétique au 100% ocre, des couleurs et tons fadasses qui tournent constamment dans les nuances d'ocre jusque dans les costumes. Ainsi le film se rapproche visuellement des derniers peplums en date comme "La Légende d'Hercule" (2014) de Renny Harlin, (2014) de Brett Ratner et (2016) de Timur Bekmambetov.

Samson (2018) de Bruce MacDonald et Gabriel Sabloff

Ironie du sort, on constate aussi que la valeur intrinsèque des films sont similaires, à savoir des films ineptes, sans souffle et terriblement primaire. "Samson" a une qualité pourtant, celle d'être plutôt fidèle aux épisodes qui ont façonné la légende. Mais les deux réalisateurs (fallait bien être 2 !) ne font pas plus que de coller bout à bout des segments qui chacun raconte un pan du mythe : le lion, le miel, le mariage, le massacre de des soldats philistins... etc... mais on constate quelques modifications, plus "grand public" ou moins choquant comme le fait qu'on préfère jeter d'un falaise plutôt que de brûler vif. On tombe vraiment dans le ridicule à l'ellipse temporelle, normalement 20 ans. 20 années où absolument personne, aucun des personnages ne semble avoir vieilli ! Le subterfuge maquillage pour "tromper" le spectateur se résume à des barbes particulièrement "propres", pas plus digne qu'un déguisement de farces et attrapes, dont sont attifé les acteurs. Risible, et là on a une pensée pour quelques autres films comme "Vercingétorix" (2001) de Jacques Dorffmann. Ajoutons que les décors sont essentiellement des images de synthèse bas de gamme. Pourtant, on devine le peu de moyen, quelques séquences ne sont pas honteuses (Samson qui massacre 1000 philistins avec une mâchoire d'âne !) et finalement ça reste un film qui n'a pas à rougir face aux dernières superproductions hollywoodiennes du genre citées plus haut. Le film est un bide désastreux au box-office, logiquement, en amassant pas plus de 5 millions de dollars au box-office mondial ! Bref un film maladroit, fade et trop didactique pour convaincre.

Note : Samson (2018) Bruce MacDonald Gabriel Sabloff