Papy fait de la Résistance (1983) de Jean-Marie Poiré

Après le succès du cultissime "Le Père Noël est une Ordure" (1982) de Jean-Marie Poiré d'après et avec la troupe du Splendid l'envie de réitérer un tel coup de poker revient assez vite. "Le Père Noël..." étant une adpataion d'une de leur pièce de théâtre, très vite un projet surgit : adapter une pièce de théâtre signée de Christian Clavier et Martin Lamotte en 1981 et que Christian Fechner a vu et désire ardemment produire ce nouveau film. Outre l'équipe du Splendid, le producteur impose une star en tête d'affiche pour pousser le financement à 30 millions de francs. Très vite c'est le nom de Louis De Funès qui sort du lot, mais au vu de son état de santé qui s'est détériorer il est choisit de lui offrir de rôle du demi-frère de Hitler. Malheureusement, De Funès meurt avant de pouvoir tourner le film. Néanmoins, petit à petit l'idée de composer un casting prestigieux à la façon des superproduction "Le Jour le plus Long" (1962) ou "Paris Brûle-t-il ?" (1966) s'impose d'elle-même. A l'instar de la pièce, le scénario est signé du duo Clavier-Lamotte...

Papy fait de la Résistance (1983) de Jean-Marie Poiré

Durant l'occupation, la famille Bourdelle se retrouve logée dans leur cave après la réquisition de leur manoir pour un général allemand. Si la famille est anti-allemande les membres ne savent pas que leur fils coiffeur homosexuel est en fait Super-Résistant, héros tournant en ridicule les allemands... Donc au casting on retrouve les membres du Splendid, ou presque... Martin Lamotte et Christian Clavier dans deux des rôles centraux, suivi de leurs comparses dans des roles plus ou moins importants avec Bruno Moynot, Thierry Lhermitte, Christian Clavier, Gérard Jugnot et Josiane Balasko ; à noter que c'est la première fois que Marie-Anne Chazel ne participe pas avec ses compagnons pour cause de grossesse (Christian Clavier papa). L'équipe retrouve certains de leur camarade des films précédents comme Roland Giraud vu dans "Les Bronzés font du Ski" (1979) de Patrice Leconte, Dominique Lavanant vu dans le dyptique "Les Bronzés" (1977-1979) et Jacques François vu dans "Le Père Noël...". Mais surtout c'est l'occasion de mélanger les générations, ainsi les jeunes du Splendid côtoient ici des vétérans parmi lesquels Michel Galabru, Jacqueline Maillan, Jean Carmet, Jean-Claude Brialy, Jean Yanne, Roger Carel, Julien Guiomar... Mais aussi la jeunesse et la beauté de Pauline Lafont, le caméo "sérieux" d'un certain Bernard Giraudeau, tandis que le demi-frère de Hitler revient à Jacques Villeret qui remplace au pied levé Louis De Funès à qui il avait donné la réplique dans l'inénarrable nanard "La Soupe aux Choux" (1981) de Jean Girault. Mais notons que la plupart des acteurs du films avaient croisé de Funès dans leur carrière... Dans sa reconstitution comme dans l'intrigue le film reprend les canevas habituel du film de guerre, on pense notamment et surtout à "La Vie de Château" (1966) de Jean-Paul Rappeneau et au chef d'oeuvre ultime "L'Armée des Ombres" (1969) de Jean-Pierre Melville. L'histoire reprend à son compte la lutte entre résistants et collabos, résistants contre l'occupant allemand, le tout sans omettre que tout n'est pas noir ou blanc même si on est dans la comédie. Ainsi le scénario est assez intelligent pour caricaturer les personnages et certains événements mais tout en montrant que les conflits étaient aussi intra-résistance, que tous les allemands n'étaient pas nazis ou psychopathes, que la lâcheté comme le courage n'ont pas de frontière.

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On croise donc un général amoureux des arts, un collabo français agent de la gestapo, un super-résistant façon Fantomas, des collabos de coucheries, des français donneurs de leçons mais qui n'agissent pas, des soldats zélés, ... Certe stéréotypés mais juste panel des protagonistes de l'époque. Mais on s'aperçoit vite que l'humour repose essentiellement sur ces caricatures d'humanités d'époque, leur cabotinage, leur petit truc en plus ou en moins. Les gags sont en vérité assez peu nombreux, trop peu nombreux d'ailleurs ce qui donne parfois un rythme qui manque de fluidité. L'entente sur le tournage n'a pas toujours été au beau fixe (surtout avec Jacqueline Maillan à priori), et tous les acteurs ne sont pas investi de la même manière ce qui se ressent parfois, dans le jeu en général ou sur certains passages. Parfois poussif on constate que malgré le casting il s'agit là moins d'un film collectif que celui des deux auteurs. Les meilleures séquences restent celles avec Jugnot et Giraud, Martin Lamotte en fait trop, et trop de personnages sont sous-exploités même si les caméos restent savoureux. L'épilogue avec l'émission TV façon les Dossiers de l'Ecran est particulièrement malin, dommage que l'effervescence se transforme en esbroufe granguignolesque. Néanmoins, l'histoire est bien ficelée, les personnages bien croqués et plusieurs passages valent le détour dont une mention spéciale à l'accent allemand ! On passe néanmoins un très bon moment à défaut d'atteindre le niveau de "La Grande Vadrouille" (1966) de Gérard Oury ou de "Mais où est donc passée la Septième Compagnie ?" (1973) de Robert Lamoureux. Le film est dédié à Louis De Funès... A voir et à revoir.

Note :

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Pour info bonus, Note de mon fils de 10 ans :

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