Surcouf, le Tigre des Sept Mers (1966) de Sergio Bergonzelli et Roy Rowland

Co-production franco-italo-espagnole ce film retrace la vie du corsaire malouin Robert Surcouf (Tout savoir ICI !) de façon très romancée. Ecrit à plusieurs scénaristes, parmi eux on peut citer José Antonio de la Loma scénariste également de "Casablanca, Nid d'Espion" (1963) de Henri Decoin, puis Jacques Severac réalisateur de "Colomba" (1933) et scénariste de "La Moucharde" (1958) de Guy Lefranc. A la réalisation on voit la collaboration entre deux réalisateurs issus de deux mondes différents, l'italien Sergio Bergonzelli alors en début de carrière qui fera par la suite des westerns spaghettis et des films érotiques comme "El Cisco" (1966) et "Georgina, la Nonne Perverse" (1972), puis l'américain Roy Rowland connu notamment pour les westerns "Le Convoi Maudit" (1950) et "L'Aventure Fantastique" (1955) mais qui termien sa carrière avec des co-productions européennes...

Surcouf, le Tigre des Sept Mers (1966) de Sergio Bergonzelli et Roy Rowland

Alors que le père de sa fiancée lui refuse le mariage Surcouf embarque pour l'océan Indien d'où il espère revenir riche afin d'épouser celle qu'il aime. La guerre permet à Surcouf de se faire un nom... Le corsaire est incarné par Gérard Barray alors au sommet de sa carrière après être devenu la star du cape et d'épée avec "Le Capitaine Fracasse" (1961) de Pierre Gaspard-Huit et le dyptique "Les Trois Mousquetaires" (1961) de Berdard Borderie. Il est associé à une star italienne, Antonella Lualdi vue entre autre dans "Les Vitelloni" (1953) de Federico Fellini, "Le Rouge et le Noir" (1954) de Claude Autant-Lara ou encore "Les Mongols" (1961) de André De Toth. La fiancée est jouée par Genevieve Casile, comédienne réputée du théâtre essentiellement mais on la verra sur grand écran encore notamment dans "Lacenaire" (1990) de Francis Girod ou encore "Partir" (2009) de Catherine Corsini... Le genre du film de pirates est passé de mode depuis des lustres, et la nostalgie nous pousse à apprécier ces vieux films plein d'enthousiasme, d'exotisme et d'aventure. Malheureusement, ce film-ci est bien loin des meilleurs films du genre. Pourtant il y a tout, décors et costumes, navire et abordage, de l'amour, du courage, des batailles et des rebondissements.

Surcouf, le Tigre des Sept Mers (1966) de Sergio Bergonzelli et Roy Rowland

Dès le début on constate des maladresses flagrantes, par exemple dès le début on reste circonspect quand un officier supérieur prend un coup de poing et repart aussitôt comme si de rien n'était. Symptomatique également du nombre de faux raccords, comme par exemple lors d'un abordage suivi dans la seconde d'après d'un plan large où on voit le navire ennemi isolé en pleine mer. Le plus ennuyeux reste les combats au sol et les corps à corps, qui sont d'un ennui mortel tant ces séquences ressemblent plus à une reconstitution de fan amateurs d'époque ; les coups ne sont pas portés, les enfants en jouant sont plus crédibles que ces corsaires ! Même Gérard Barray est bien statique dans ces duels, il est bien loin des bondissants Errol Flynn et Jean Marais. Niveau historique, le film est peu regardant sur les faits, néanmoins il n'y a rien de choquant, quelques faits sont relatés et le reste est vraisemblable. Le film a pourtant un charme indéniable, doté d'un scénario qui tient la route resserré sur 1h35 de façon efficace. Rien d'exceptionnel donc, mais ça reste un bon moment malgré un kitsh sans doute involontaire.A voir, la suite directe avec "Tonnerre sur l'Océan Indien" (1966)...

Note :

Surcouf, Tigre Sept Mers (1966) Sergio Bergonzelli RowlandSurcouf, Tigre Sept Mers (1966) Sergio Bergonzelli Rowland