[CRITIQUE] : Alice et le Maire

[CRITIQUE] : Alice et le Maire
Réalisateur : Nicolas Pariser
Acteurs : Fabrice Luchini, Anaïs Demoustier, Nora Hamzawi, Maud Wyler,...
Distributeur : Bac Films
Budget : -
Genre : Comédie dramatique.
Nationalité : Français.
Durée : 1h43min
Synopsis :
Le maire de Lyon, Paul Théraneau, va mal. Il n’a plus une seule idée. Après trente ans de vie politique, il se sent complètement vide. Pour remédier à ce problème, on décide de lui adjoindre une jeune et brillante philosophe, Alice Heimann. Un dialogue se noue, qui rapproche Alice et le maire et ébranle leurs certitudes.

Critique :


Véritable fable moderne entre fantaisie et sérieux théorique, faisant joliment la part belle à ses dialogues et à son duo vedette formidablement complémentaire, #AliceetleMaire est une réflexion brillante et plurielle autant qu'une rafraîchissante comédie sur l'exercice politique pic.twitter.com/1ahroo3Qis— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) June 9, 2019


Même si la politique tient une part suffisamment importante, et encore plus depuis l'investiture d'Emmanuel Macron, dans le quotidien des français, il est particulièrement étonnant de voir qu'il n'est pas si présent que cela dans le paysage cinématographique hexagonal, malgré quelques exemples de récentes mémoires, qui valent sérieusement leur pesant de popcorn (L'Exercice de l'État de Pierre Schoeller, Quai d'Orsay de Bertrand Tavernier et Le Poulain de Matthieu Sapin en tête).
Dans un souci de redynamisation sérieuse du genre, Nicolas Pariser, déjà derrière le mitigé Le Grand Jeu, continue d'explorer avec fascination les arcanes du pouvoir français, via le bien nommé Alice et le Maire, comédie politique dominée par un couple vedette proprement exceptionnel : le vénéré Fabrice Luchini et la merveilleuse Anaïs Demoustier.

[CRITIQUE] : Alice et le Maire
Articulé autour des aléas d'un maire (de Lyon) qui a perdu sa flamme au fil de trente années de vie politique, mais qui va peu à peu combler son vide d'inspiration au contact d'une jeune et brillante philosophe, qui va elle aussi voir ses certitudes vriller face au "royaume" du maire, le second long-métrage de Pariser, bien plus enthousiasmant et maîtrisé que son premier essai, est une savoureuse déclaration d'amour à la complexe et tortueuse machine politique, mais également un regard passionné sur l'importance des idées et sur celles et ceux dont l'engagement les transforment en actes du quotidien.
Sorte de théâtre de tous les possibles aussi sincèrement absurde (mais jamais moqué), qu'il est décourageant (il questionne habilement la place des femmes au pouvoir) voire même parfois totalement déstabilisant (difficile de savoir quoi faire ni même sur quel pied danser face aux exigeances du peuple et du gouvernement), le film évoque avec un respect certain mais pas sans humour, le fonctionnement démocratique de la mairie d'une des villes les plus importantes de France, à travers le destin d'un homme totalement voué à sa profession et aux siens, en manque de souffle avant de retrouver de manière totalement improbable, son mojo.

[CRITIQUE] : Alice et le Maire
Véritable fable moderne entre fantaisie et sérieux théorique, faisant intelligemment la part belle à ses dialogues (le cinéaste cite sans trembler le grand Aaron Sorkin en figure tutélaire, et ça se sent), mais surtout à son couple vedette formidable de complémentarité, Alice et le Maire est une réflexion brillante et plurielle sur l'exercice politique dans la république d'aujourd'hui, autant qu'une rafraîchissante comédie d'équilibriste jamais redondante ni trop didactique, dont on ressort enthousiasmé mais surtout incroyablement séduit.
Jonathan Chevrier

[CRITIQUE] : Alice et le Maire