[Y-A-QUOI A LA TELE CETTE SEMAINE ?] : #51. Semaine du 9 au 15 juin 2019

[Y-A-QUOI A LA TELE CETTE SEMAINE ?] : #51. Semaine du 9 au 15 juin 2019
Chaque semaine je fais — pour vous — le tour des programmes TV en extirpant de tout cela une programmation cinématographique autour de trois œuvres.


Semaine du 9 Juin au 15 Juin
[Y-A-QUOI A LA TELE CETTE SEMAINE ?] : #51. Semaine du 9 au 15 juin 2019
Dimanche 9 Juin. 

Black Book de Paul Verhoeven sur Arte.
 
Sous l’occupation allemande à La Haye, la chanteuse Rachel Stein tente, avec un groupe de Juifs, de gagner la Hollande-Méridionale, déjà libérée. Mais une patrouille allemande les intercepte dans le delta du Biesboch. Tous les réfugiés sont abattus, seule Rachel échappe au massacre. Elle rejoint alors la Résistance et, sous le nom d’Ellis de Vries, infiltre le Service de Renseignements allemands et à se lier avec l’officier Mûntze. Séduit, celui-ci lui offre un emploi...
Avec Black Book, Paul Verhoeven s’éloigne d’Hollywood est cela lui fait un bien fou. Tel tout grand cinéaste, il parvient à proposer une œuvre dense tant par la fusion des genres, allant du thriller au drame romantique en passant par le récit d’espionnage ; que par l’épaisseur dont il pare son script. En effet, Back Book se centre sur le passé trouble du pays d’origine de Verhoeven, les Pays-Bas, il y dépeint une Résistance antisémite qui rend la frontière avec le nazisme flou. Provocant, comme toujours, le réalisateur ose l’attaque frontale lui permettant de toucher du doigt la réalité de l’oppression nazie ; tout en, et c’est ici que le film se fait le plus troublant, en faisant d’une romance une leçon d’humanité et d’inquiétude.
[Y-A-QUOI A LA TELE CETTE SEMAINE ?] : #51. Semaine du 9 au 15 juin 2019
Lundi 10 Juin. 

Un Hold-up Extraordinaire de Ronald Neame sur Arte.

Associé à un faussaire expérimenté, l’escroc Harry Dean a un plan pour voler une sculpture à la valeur inestimable dans la suite qu’occupe l’un des hommes les plus riches du monde, Ahmad Shahbandar. Pour cela il a besoin de la complicité de Nicole, une strip-teaseuse de Hong Kong qui ressemble comme deux gouttes d’eau à la femme défunte de Shahbandar et à l’impératrice représentée par la statue…
Dans les années 60, le film de casse est à la mode à Hollywood, Un Hold-up Extraordinaire, vous l’aurez compris, s’inscrit dans cette mouvance et le fait avec un sens admirable de l’application. Quoique classique dans son fond et forme, le cinéaste Ronald Neame met son art de la caméra au service du métrage en soignant ses cadres visant à sublimer les décors. Tout cela donne au film une classe certaine qui se conjugue à merveille avec le ton léger qui imbibe l’entièreté de ce divertissement qui n’a pas à rougir de son appellation. Impeccablement rythmé, indéniablement prenant et solidement incarné par notamment le charisme de Michael Caine et le double jeu délicieux de Shirley McLaine.
[Y-A-QUOI A LA TELE CETTE SEMAINE ?] : #51. Semaine du 9 au 15 juin 2019
Jeudi 13 Juin. 

La Plage de Danny Boyle sur Cherie25.
 
Richard, jeune Américain, amateur de sensations inédites a choisi l’Asie afin d’y vivre des aventures fortes et exaltantes. Dans un hôtel miteux de Bangkok boudé par les touristes, il fait la connaissance d’un couple de Français, Françoise et Étienne. Dans la nuit, un homme au regard halluciné fait irruption dans sa chambre et évoque une île secrète, une plage paradisiaque, où il aurait vécu plusieurs années au sein d’une petite communauté d’esprits libres. Le lendemain, Richard retrouve une carte de l’île et le cadavre de Daffy.
Spoiler. Danny Boyle divise. Depuis toujours, certains le détestent, d’autres l’admirent, je fais partie de cela. J’aime son cinéma, son exubérance, sa flamboyance, sa cinématographique. Ici, le réalisateur dénonce l’absurdité du monde moderne, idéalisant la vie d’avant, celle des plaisirs simples. Ce versant, utopique, finit par se crasher dans la dystopie irriguant la suite du récit où les instincts primaires de l’homme reprennent le dessus. En cela, le film questionne les notions de bonheur, de la réalisation de ses envies, de nature de l’homme, sans prendre parti, juger, ou répondre de manière franche, Danny Boyle pousse son spectateur a une réflexion qu’on oserait presque qualifié de philosophique.

Thibaut Ciavarella