Plus d'un demi-siècle après, le réalisateur Claude Lelouch poursuit et offre une trilogie après "Un Homme et une Femme" (1966) Palme d'Or à Cannes et Oscar du meilleur film étranger, suivi de "Un Homme et une Femme : 20 ans après" (1986). Le cinéaste explique : "Alors que nous fêtions le 50ème anniversaire d'Un homme et une femme, j'ai observé Jean-Louis et Anouk qui étaient réunis. Pierre Barouh et Francis Lai étaient encore présents. Tous riaient, s'amusaient. La joie de se retrouver était immense ! C'était comme un rendez-vous inachevé, que l'on avait envie de prolonger indéfiniment. Ce jour-là, j'ai vu tout ce qui les a rendus si uniques et si beaux au fil des années. Je me suis dit qu'il serait formidable de réunir à nouveaux Anouk et Jean-Louis, de les retrouver. Comme éternels fiancés qui n'auraient pas encore dit leurs derniers mots, et que ces derniers mots pourraient aussi être les premiers."... Ce qui est assez incroyable après tant d'années c'est que le réalisateur-scénariste retrouve presque entièrement son casting d'origine, jusqu'aux enfants ! Ainsi on retrouve évidemment le couple originel avec Jean-Louis Trintignant et Anouk Aimée, qui ont depuis respectivement tourné pas moins de 6 films et 10 films avec Lelouch. Les deux stars retrouvent également leurs "enfants" incarnés par Souad Amidou (fille de Amidou acteur fétiche de Lelouch 10 films de 1960 à 2002) et Antoine Sire (qui n'est pas acteur outre la trilogie).

Les quatre comédiens se retrouvent ainsi pour la troisième fois. Notons qu'ils sont entourés des actrices Marianne Denicourt déjà vue chez Lelouch avec "Une pour Toutes" (1999) et "Chacun sa Vie" (2017), puis la nouvelle venue dans cet univers de la sublime Monica Bellucci. Pour ce film, le cinéaste retrouve son ami et acolyte Francis Lai, compositeur de la BO originale mythique qui a conseillé et choisi un certain Calogero pour moderniser et arranger la nouvelle composition. Malheureusement Francis Lai ne verra pas le film terminé, il meurt en novembre 2018, le film lui est par ailleurs dédié... Lelouch signe le scénario avec Valérie Perrin photographe de plateau et scénariste, collaboratrice du cinéaste depuis "Ces Amours-là" (2010)... Evidemment la nostalgie joue un rôle fondamental sur ce film, et la première attente repose sur la première scène de Trintignant et Aimée qui se retrouvent après tant d'années. Les années ont fait leur oeuvre...

Mais très vite on s'aperçoit que le réalisateur-scénariste ne s'est pas franchement foulé, voir qu'il n'avait clairement aucune réelle idée pour finir une histoire qui aurait dû finalement s'arrêter en 1966 ! En effet, le film dure 01h30 et la moitié du film sont des flash-backs composés d'images issues du film de 1966 ! Environ 45 mn donc pour un récit actuel où Jean-Louis Duroc/Trintignant qui perd la mémoire va revivre des moments de grâce avec Anne Gauthier/Aimée.On comprend alors pourquoi le tournage n'a duré que 13 jours ! Vieillesse, Alzheimer, regrets... etc... Tout est abordé, rien est exploité vraiment car ce qui compte pour Lelouch c'est revivre le passé, touché la corde sensible de la nostalgie sans ambition ni audace. malgré l'émotion évidente. Autrement Antoine Sire est terriblement mauvais et on se demande ce que Monica Bellucci est venue faire dans ce film où elle semble n'être qu'un atout marketing. Financièrement c'est banco pour Lelouch, mais quel dommage que ce film ultime soit en fait une petite arnaque...

Note :