Cold war

Un grand merci à Diaphana ainsi qu’à l’Agence Darkstar pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le DVD du film « Cold war » de Pawel Pawlikowski.

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« Vous vous intéressez à moi pour mon talent ou en général ? »

1948. Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale Wiktor entreprend de monter un orchestre folklorique et de faire la tournée des campagnes d’une Pologne en pleine reconstruction. Il y rencontre Zula, jeune chanteuse dont il s’éprend. Alors que la guerre froide s’instaure, ils vivent un amour impossible dans une époque impossible entre la Pologne stalinienne et le Paris bohème des années 1950...

« Je te suivrai toujours, partout, jusqu’à la fin du monde »

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Au cinéma, les plus grandes histoires d’amour sont celles qui sont rendues impossible du fait des tumultes de la grande Histoire. De « Casablanca » au « Docteur Jivago » en passant par « Le patient anglais ». Avec « Cold war », Pawel Pawlikowski, considéré comme le nouveau prodige et le chef de file du nouveau cinéma polonais, imagine à son tour une histoire d’amour tourmentée et contrariée par les aléas de l’Histoire, librement inspirée par celle de ses propres parents. Un couple de feu, lié par une passion ardente jusqu’à être parfois invivable, et uni par une même passion pour la musique. Présenté à Cannes où il fit sensation, le film repartait de la Croisette auréolé du Prix de la Mise en scène. Et glanera plus tard trois nominations aux Oscars dont celui de Meilleur réalisateur.

« J’ai confiance en moi, mais pas en toi »

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Leur seul tort ? De s’aimer dans la Pologne de l’après-guerre, livrée aux agents soviétiques à la solde de Moscou, qui dirigent le pays d’une main de fer. Une situation bien peu favorable à l’épanouissement de l’amour comme de la créativité artistique et qui n’appellera d’autre solution que l’exode vers des cieux plus libres et plus cléments. Mais Zula renonçant au dernier moment à partir, Wiktor gagnera l’occident seul, un mur de fer infranchissable séparant de fait les deux amants. A l’instar de ses pairs (Wajda en tête), cette histoire d’amour impossible n’est qu’un prétexte pour nous parler de façon détournée de l’Histoire de son pays et des souffrances imposées à son peuple (anéantissement du pays pendant la Seconde guerre mondiale puis dictature communiste). Avec toujours une forme de sentimentalisme - qui frise parfois le nationalisme - présentant la Pologne comme cette terre promise impossible à quitter tout à fait. Comme si au fond la nation polonaise ne pouvait échapper à son destin de souffrance. Le problème, c’est qu’il en oublie en chemin de donner de la chair et du souffle à sa romance dont la passion ne transparait jamais vraiment, écrasé par la froideur formelle du film. Comme quoi, le plus beau des noir et blanc ne suffit pas toujours à faire les grandes histoire d’amour. Frustrant.

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Le DVD : Le film est présenté en version originale polonaise (5.1 et 2.0) ainsi qu’en audiodescription. Des sous-titres français et français pour malentendants sont également disponibles.

Côté bonus, le film est accompagné des modules « Le tournage de Cold War » (13 min.) et « Regard sur le film par Pierre Murat de Télérama » (17 min.).

Edité par Diaphana, « Cold war » est disponible en DVD ainsi qu’en blu-ray depuis le 5 mars 2019.

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