Wildlife- Une saison ardente

Wildlife- Une saison ardenteUne affiche en guise de pitch
Dans l’Amérique des sans grades des 60’s, un adolescent voit le couple de ses parents se disloquer et se dissoudre sans qu’il ne puisse ni rien tenter ni rien changer. Jamais dans le larmoyant, cette adaptation d’un roman de Richard Ford est un mélodrame classique mélancolique. Paul Dano pour son premier film livre un honnête film sans éclat mais soigné et rigoureux ; troublant d’avoir un jeune acteur lui ressemblant tellement pour jouer le rôle principal. Y-a-t-il un fond auto biographique dans ce film ? L’anxiété du jeune Ed Oxenbould est palpable sur chaque plan ; anxiété doublée d’une telle maturité dont ses parents semblent dépourvus. Carey Mulligan est toujours aussi émouvante en femme désespérée et son partenaire Jake Gyllanhaal tient bien sa barque comme mari défaillant. Un film d’acteurs et de directeur d’acteurs, car pour le fond, on a déjà vu souvent et souvent bien mieux sur le sujet. Le roman de Ford ne s’attarde apparemment pas sur la psychologie des personnages pour mieux cerner l’ambiance et les changements que commencent à subir les structures familiales à cette époque. Là, çà donne des ellipses rapides avec des changements brutaux dans les attitudes et le positionnement des personnages quelque fois désarçonnant. La fin aussi est attendue dès la moitié du film. Au-delà du portrait d’une famille disloquée, Dano dresse le portrait d’un photographe naissant résolu à réaliser ses désirs à travers son art plutôt que de changer le monde. Ainsi la prise de vue finale annoncée jusque dans l’affiche du film clora un film bien léché mais sans envolée… attendons son second film.

Sorti en 2018
Ma note: 12/20