Une balle signée X

Un grand merci à Sidonis Calysta pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le DVD du film « Une balle signée X » de Jack Arnold.

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« John Gant est ici ? Que vient-il faire sinon la même chose qu’il a déjà fait ailleurs ? »

John Gant arrive à Lordsburg. C’est un tueur professionnel. Les habitants de la ville, terrifiés, cherchent à savoir quel est l’homme que le tueur doit abattre. Le banquier Thad Pierce et le transporteur Earl Stricker croient que Ben Chaffee dont ils ont volé la mine, a payé Gant pour les tuer. Ce dernier fait la connaissance du docteur Luke Canfield. Pierce, affolé, se suicide. La tension monte dans la petite ville mais Grant ne révèle toujours pas quelle est sa future victime…

« A qui peut-il bien en vouloir ? »

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Venu de Broadway où il mène une première carrière théâtrale durant les années 30, Jack Arnold découvre le cinéma pendant la seconde guerre mondiale où, en sa qualité d’aviateur, il participe au tournage de différents films militaires. De retour à la vie civile, il passe derrière la caméra et se fait d’abord connaitre par le biais du documentaire, obtenant une nomination à l’Oscar pour « With these hands » (1950). S’en suivront deux décennies dédiées à réalisation de films de série B, durant lesquelles il s’imposera comme l’un des maitres du film de science-fiction avec des films comme « L’étrange créature du lac noir » (1954), « Tarantula » (1955) et « L’homme qui rétrécit » (1957), avant de consacrer la dernière partie de sa carrière à des comédies familiales (« La souris qui rugissait », 1959). Ce qui ne l’empêchera pas, en parallèle, de tourner également une poignée de westerns : « Tornade sur la ville » (1955), « Crépuscule sanglant » (1955) et surtout « Une balle signée X » (1959), qui restera sans doute comme l’un de ses films les plus côtés.

« Il est bien rare qu’un homme ne se soit pas fait d’ennemi durant sa vie. Un homme coupable doit en tout cas porter sa croix »

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Basé sur un scénario habile et malin, « Une balle signée X » met en scène l’arrivée d’un célèbre et implacable tueur à gages dans une tranquille petite bourgade de l’ouest sans que personne n’ait fait appel à ses services ni ne sache pour qui il s’est déplacé. Un oiseau de mauvais augure en somme qui fera planer sur la ville une menace sanglante. La bonne idée du scénario consiste à l’évidence à se servir du personnage de Gant pour déclencher une forme de paranoïa et obliger certains habitants en apparence trop tranquilles à révéler leur part d’ombre et leurs vilains secrets. L’autre originalité repose sur l’étonnant face-à-face que se livrent le tueur à gages et le médecin de la ville, deux gentlemen aux visions du monde antagonistes mais qui représentent chacun à leur manière une forme de toute puissance raisonnable (chacun a conscience d’avoir une forme de pouvoir de vie et de mort sur les autres de par sa profession). Assez peu spectaculaire (si ce n’est une scène finale étonnante), « Une balle signée X » est ainsi un western psychologique bien ficelé et d’une redoutable efficacité (grâce notamment à un format resserré de 75 minutes), qui voit la tension monter crescendo jusqu’à un dénouement final à l’immoralité jouissive. Le film vaut aussi pour le joli duel à distance que se livrent Audie Murphy (très convaincant à contre-emploi dans un registre plus sobre qu’à l’accoutumée) et Charles Drake. Une série B sans prétention qui donne lieu à une très belle surprise.

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Le DVD : Le film est présenté en version restaurée en haute-définition, en version originale américaine (2.0) ainsi qu’en version française (2.0). Des sous-titres français sont également disponibles.

Côté bonus, le film est accompagné de deux présentations respectivement signées Patrick Brion et Bertrand Tavernier. Un portrait de Audie Murphy vient également compléter cette édition.

Edité par Sidonis Calysta, « Une balle signée X » est disponible en DVD ainsi qu’en blu-ray depuis le 31 mai 2018.

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