[Critique] – Bright – David Ayer

[Critique] – Bright – David Ayer

Première grosse production majeure produit par la firme Netflix, le ratage de Bright est à la hauteur de ses ambitions (on parle d'un budget à 90 millions de dollars, ce qui n'est pas rien pour ce service de streaming). En même temps, que pouvait-on espérer d'un film où sont présents David Ayer, Will Smith et Max Landis ?

Dans un monde contemporain alternatif, humains, orcs, elfes et fées coexistent depuis le début des temps. Défiant les genres, Bright est un film d'action qui suit deux policiers issus de milieux différents, Ward et Jakoby. Confrontés aux ténèbres lors d'une patrouille nocturne de routine, ils voient leur avenir et leur monde se métamorphoser à jamais.

Le principal problème de cette énième histoire de bien et du mal s'affrontant est qu'il ne fallait surtout pas le confier aux énergumènes ayant produit Suicide Squad ou écrit un film aussi générique que Docteur Frankenstein (Si vous avez oublié ce film et qu'il a resurgi dans votre mémoire pour vous tourmenter, inutile de me remecier). David Ayer et Max Landis font parti des personnalités les moins subtils d'Hollywood et pour raconter une histoire parlant de brutalité policière et de diversité, c'était certainement l'erreur la plus fatale de les laisser faire. Dès son générique, présentant le climat tendu où les Orcs vivent reclus sous la haine des humains, on sent déjà que c'est mal parti lorsque l'on voit ces tags et autres graffitis contestataires aussi subtils qu'un tableau de Banksy ou l'épisode le plus lourdingue de Black Mirror, reprenant de manière douteuse certaines images s'étant réellement passées aux Etats-Unis encore aujourd'hui.

Et il y a rien de mal à se montrer grotesque au cinéma, des réalisateurs comme Darren Aronofsky ou Michael Bay y parviennent gracieusement sauf qu'à la différence d'Ayer, eux-deux parviennent à ne pas réellement se prendre au sérieux. En racontant cette histoire comme un enfant de cinq ans écrite par Landis, difficile de supporter le ton si grave qu'Ayer apporte à une histoire pourtant si simple et prévisible. Rien ne fonctionne, et ce n'est pas Will Smith en mode automatique (c'est à dire le personnage bad-ass mais qui a un coeur car il a une famille) qui va réussir à nous convaincre.

Il est assez amusant d'entendre que Netflix est une société libre pour ses metteurs en scènes lorsqu'on les voit produire quelque chose d'aussi formaté et vidé de toute sensibilité artistique. Les salles de cinémas ont de la chance, au final, de ne pas subir cet effroyable film sur leurs écrans.

Victor Van De Kadsye.