« Bienvenue à Suburbicon », du Coen light par George Clooney.

« Bienvenue à Suburbicon », du Coen light par George Clooney.

George Clooney à la réalisation, les frères Coen à l'écriture, Bienvenue à Suburbicon aurait pu faire des étincelles en permettant ainsi la collaboration entre ces deux légendes. Malheureusement, avec cette charge anti-Trump trop superficielle pour être pleinement touché, le nouveau film de Clooney ne devrait au final que conserver le -con de son titre.

Le principal problème qui affaiblit Suburbicon est qu'il ne sait jamais ce qu'il veut raconter. Où plutôt, ne sait jamais comment raconter ce chaos pourtant facile à comprendre dans sa charge. Pendant que ce loser, campé par Matt Damon, tente de régler plus de mal que de bien ses comptes avec la Mafia, une famille afro-américaine se fait persécuter par les habitants de cette petite banlieue américaine. On comprend facilement la note d'intention de Clooney, en pleine résonance avec l'Amérique de Donald Trump, à montrer l'horreur dissimulée secrètement dans l'idylle rêvée américaine. A certains moments, le film détonne même par des fulgurances d'une noirceur absolue.

Mais lorsque l'on devine au bout de cinq minutes ce qu'il va se passer tout le long (regardez Fargo ou Les Diaboliques plutôt), difficile d'être captivé d'avantage à cette satire superficielle ne dépassant jamais sa note d'intention. L'apparition soudaine d'Oscar Isaac ravive notre intention pour tomber à plat dix minutes plus tard et nous replonger dans un pluie d'ennui.

Passez votre chemin donc si votre salle de cinéma affiche la direction de Suburbicon, la paresse de Clooney à transmettre à l'écran un scénario prometteur des Coen embourbe cette comédie noire dans le vide.

Victor Van De Kadsye