The Wall (2017) de Doug Liman

Après plusieurs films à gros budget avec le succès au rendez-vous comme "La Mémoire dans la peau" (2002), "Mr and Mrs Smith" (2005) et "Edge of Tomorrow" (2015), le réalisateur Doug Liman s'offre un intermède "presque récréatif" avec un petit film de guerre avec seulement 3 protagonistes dans un huis clos en plein air où comment deux snipers américains se font piéger par un sniper irakien. Le scénario est signé Dwain Worrell, prof d'anglais en Chine passionné de linguistique (qui n'est pas spécialement anodin) qui a vu son scénario blacklisté en 2014 dans les meilleurs script en attente de production. Une histoire de sniper comme le cinéma en a déjà offert comme "Sniper" (1993 - et sa ribambelle de suites naveteuses) de Luis Llosa, "Stalingrad" (2001) de Jean-Jacques Annaud, "Desierto" (2016) de Jonas Cuaron mais on pense surtout, vu le contexte, au film surestimé "American Sniper" (2015) de Clint Eastwood... Disons-le tout net "The Wall" semble l'anti-thèse idéale au film militariste, manichéen et patriote de Eastwood.

The Wall (2017) de Doug Liman

L'apport du conseiller technique Nicholas Irving (ex-sniper ayant écrit deux livres sur son expérience en Afghanistan) a sûrement au un apport qualitatif. En effet on constate que les paramètres techniques du sniper sont ici bien mis en avant (calculs de repérage, mécanique d'observation, patience extrême mais aussi codes et protocôle radio...). Quasiment en temps réel le scénario repose avant tout sur le jeu du chat et des deux souris blessées en plein milieu d'un désert et sur une question toute bête posée par le sniper irakien : "si la guerre est finie, pourquoi êtes-vous encore ici ?"... Car effectivement le récit se situe en 2007 après que Bush est déclarée la fin de la guerre et le début de la reconstitution du pays. Ca se confirme alors, le film devient d'emblée le contraire de "American Sniper". Outre le sniper irakien le film repose essentiellement sur les épaules des acteurs Aaron Taylor-Johnson ("Kick-Ass" en 2010 de Matthew Vaughn, "Savages" en 2012 de oliver Stone, "Avengers : l'ère d'Ultron" en 2015 de Joss Whedon et "Nocturnal Animals" en 2016 de Tom Ford) et de l'ex-catcheur John Cena (à la carrière ciné bine moindre que The Rock un de ses adversaires sur le ring).

The Wall (2017) de Doug Liman

L'autre bon point est d'avoir assagi les GI's, plus humain moins terminator que dans la plupart des films de guerre hollywoodiens de ces dernières années. Le film reste tendu et évite l'écueil de l'ennui avec brio, survivre ne laisse pas de temps morts. Par contre le twist final tant salué est certe réussi mais certainement pas original ou innovant, le concept devient même éculé à ce niveau. Le seul hic du scénario est justement de vendre la mèche trop vite sur ce point. Néanmoins le réalisme des détails, l'attachement aux GI's (non guerrier non aveuglément ricain), et un rythme de croisère efficace font de ce film un vrai bon divertissement qui ne manque, de surcroît, pas de réflexion de fond.

Note :

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