Le cinéma de Don Bluth – Rétrospective

1200Parallèlement à mon retour sur les films d’animation de la firme aux grandes oreilles, je me suis mis en tête de re/voir tous les films de Don Bluth – pour finalement réaliser que c’est son travail qui avait marqué mes jeunes années, bien plus que les grands classiques Disney (exceptions faites de La Belle et la Bête, du Roi Lion, de Hercule et de Toy Story) qui ont – malgré leurs innombrables qualités – eu moins d’impact sur mon imaginaire. J’ai grandi avec Le petit dinosaure et la vallée des merveilles, Rock-O-Rico et Titan A.E. C’est aujourd’hui une certitude.

Les séparations, l’amitié et surtout l’exode sont des thèmes chers au réalisateur que l’on retrouve dans la plupart de ses films, et ce dés les deux courts-métrages Le petit âne de Bethléem (un petit garçon doit se séparer d’un âne trop vieux et plus assez rentable) et Banjo (dans lequel un chaton aventurier fugue et se retrouve dans la grande ville). Deux jolis projets qui montrent déjà au public la qualité du travail d’animation dont le bonhomme et ses équipes sont capables.

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Sans revenir sur tous les films en détail, on pourra simplement remarquer une filmographie très homogène et qui contient peu voir pas de « déchets ». Brisby et le Secret de NIMH, Fievel et le nouveau monde, et Le Petit dinosaure et la vallée des merveilles constituent pourrait-on dire l’Âge d’Or de Bluth – entre thèmes forts (ceux évoqués plus haut, mais aussi le deuil, le passage à l’âge adulte, etc.), animation soignée, visuels saisissants et personnages inoubliables. Des projets plus adultes que ceux produits en parallèle chez Disney (même Taram et le chaudron magique, avec toute sa noirceur, reste plus « enfantin »).

Charlie et Rock-O-Rico restent de qualité similaire, avec toutefois des designs parfois moins heureux qu’auparavant, et une certaine réutilisation des visuels des personnages (le Grand Duc rappelle certains protagonistes vus dans des films précédents par exemple).

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Le Lutin Magique, Youbi le petit pingouin et Bartok le magnifique sont des œuvres moins marquantes voir insignifiantes mais qui possède chacune des petites touches de génies qui rendent les visionnages agréables. Ce n’est malheureusement pas le cas pour Poucelina, LA faute de goût majeur des productions Don Bluth, un échec artistique total en plus de proposer des péripéties qui ne retiennent pas l’attention.

Anastasia constitue certainement le plus grand succès du monsieur, et jouit encore aujourd’hui d’une aura toute particulière, et justifiée.

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Tout au long de sa carrière Don Bluth a (presque) toujours proposé des œuvres animées majeures, véritables références techniques et narratives dont la plupart restent aujourd’hui de grands classiques de l’animation. C’est son dernier échec commercial, le pourtant fantastique et ambitieux Titan AE, qui sonnera la fin de son magnifique parcours professionnel et artistique. Et si Disney, Pixar et Dreamworks sont de superbes raconteurs d’histoire, la patte Bluth manque dans le paysage animé actuel.