HLM Pussy (2024) de Nora El Hourch

Après un premier court métrage remarqué avec "Quelques Secondes" (2014), suivi de "Dans mon Hall - à Toi" (2016) et "Dans mon Hall - A Fleur de Peau" (2016), Nora El Hourch passe au long métrage avec ce projet qui s'inscrit dans ses thématiques récurrentes et dans l'actualité autour des violences faites aux femmes. La réalisatrice-scénariste co-écrit son scénario avec Eléonore Gurrey... Amina, Djeneba et Zineb sont trois adolescentes inséparables. Quand l'une d'elle se fait imposer un baiser par un camarade les trois amis décident de piéger le garçon en publiant ensuite une vidéo sur les réseaux sociaux qui met en cause le jeune agresseur. Mais leur action va avoir des répercussions incontrôlables qui va mettre à mal leur amitié... 

Le rôle de Amina est incarnée par Leah Aubert, repérée à 16 ans pour ce rôle qui lui vaut le prix de "jeune star montante 2023" lors du Festival de Toronto, depuis elle joue dans dans la série TV "Le Remplaçant" (2023). Zineb est également interprétée par une débutante, Salma Takaline. Djeneba est jouée par Médina Diarra révélée dans "Bienvenue à Marly-Gomont" (2016) de Julien Rambaldi, "Epouse-Moi mon Pote" (2017) de et avec Tarek Boudali et "La Gravité" (2023) de Cédric Ido. La maman de Amina est incarnée par la star Bérénice Bejo vue dernièrement dans "Le Colibri" (2022) de Francesca Archibugi, "Hawaii" (2023) de Mélissa Drigeard et "Sous le Tapis" (2023) de Camille Japy. Citons ensuite Steve Achiepo aperçu dans "Paris" (2008) de Cédric Klapisch ou "Tout, Tout de Suite" (2016) de Richard Berry et surtout réalisateur de "Le Marchand de Sable" (2022), Iliès Kadri qui retrouve sa jeune partenaire après la série TV "Le Remplaçant" (2023) et aperçu dans un petit rôle dans le film césarisé "Anatomie d'une Chute" (2023) de Justine Triet, Marvin Dubart remarqué dans "Les Rascals" (2022) de Jimmy Laporal-Trésor, sans oublier Rachid Moura vu entre autre dans "La Chute des Hommes" (2016) de Cheyenne Carron, "Krank" (2018) de Caroline Chu, "Envole-Moi" (2021) de Christophe Barratier ou "Irréductible" (2022) de et avec Jérôme Commandeur... La première scène est parlante, quasi documentaire tant on a déjà vu ce genre de scène de jeunes racailles qu'agresser est une technique de drague (qui fonctionne malheureusement !). Dans le même temps on a droit à la torture linguistique avec le vocabulaire ado des cités (ou des grandes villes) avec toutes les deux minutes "de ouf", "teubé", "wesh", "wallah", "wouah chui une star"... etc... Un calvaire qui est sans doute un passage obligatoire  mais pas si nécessaire et qui parasitent un peu le message de fond.

Evidemment le lien entre l'aspect #MeToo et l'ombre des cités, avec tous les paramètres inhérents à la jeunesse issue de l'immigration, les différences sociales ou le patriarcat sont abordés et dans un scénario plutôt bien ficelé. La question du consentement est posée mais on reste perplexe sur le message, sur ce qui pourrait passer pour du manichéïsme ; en effet, entre le scène du baiser et le piège on constate que lui croit en sa chance, elle ne dit jamais franchement non et/ou le repousse pas, tandis que la vidéo est escamotée comme le font les voyous quand ils font des vidéos anti-flics. Mais ça reste tellement pertinent, sincère et authentique qu'on ne peut que penser aux jeunes filles/femmes qui subissent et/ou ne savant tout simplement pas gérer (faute à l'éducation ! Et donc aux parents), mais on pense aussi à jeunes gars qui ne savent pas non plus alors que le film facilite la position féministe en mettant en cause un jeune qui est aussi un délinquant. Néanmoins si le réalisation n'est pas dénuée de maladresses (comment le frère ne pourrait-il pas reconnaître son meilleur ami) il y a aussi de belles idées comme la musique et surtout la partie comptine pour enfant qui rappelle qu'elles restent de (grands) enfants. Gros point pour le joli trio, trois révélations assez géniales au diapason dont l'osmose participe grandement à la réussite du film. Un film qui cochent trop de cases et qui pousse à un style de film militant et donc peu subtil. Ca reste un très bon film au message nécessaire et à un final qui ne manque pas d'émotion.

Note :    

 Pussy (2024) Nora HourchPussy (2024) Nora Hourch

13/20