[CRITIQUE] : Petit Samedi

[CRITIQUE] : Petit SamediRéalisatrice : Paloma Sermon-Daï
Acteurs : -
Distributeur : Singularis Films
Budget : -
Genre : Documentaire.
Nationalité : Belge.
Durée : 1h15min
Synopsis :
Damien Samedi a 43 ans. Quand il était enfant, dans son village wallon en bord de Meuse, on l’appelait le "Petit Samedi". Pour sa mère Ysma, Damien est toujours son gamin, celui qu’elle n’a jamais abandonné lorsqu’il est tombé dans la drogue. Un fils qui a, malgré tout, cherché à protéger sa mère. Un homme qui tente de se libérer de ses addictions et qui fait face à son histoire pour s’en sortir.

Critique :

Tout en pudeur avec une caméra constamment placée à distance de ses sujets, nouant avec justesse le personnel à l'universel, #PetitSamedi se fait une méditation douce et intime sur les liens qui unissent, désagrégés comme les corps par la spirale infernale de l'addiction. pic.twitter.com/izp1EjTam5

— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) June 7, 2023

Alors qu'elle vient tout juste de présenter son premier long-métrage de fiction sur la dernière Croisette, Il pleut dans la maison (sélectionné à la Semaine de la Critique), la cinéaste wallonne débarque dans nos salles obscures avec son premier effort, Petit Samedi, un documentaire façon plongée intime au sein de sa propre famille, et plus directement vissé sur son grand frère, Damien, et sa relation tumultueuse avec sa mère, Ysma.
Introduit de manière abrupte, pour mieux symboliser la frontière désormais établie entre un passé turbulent et agité (Damien est un toxicomane assumé depuis plus de deux décennies) et un présent statique, qui est justement la projection des conséquences de cet ouragan d'hier, le film s'articule tout du long sur un jeu des contrastes.

[CRITIQUE] : Petit Samedi

Copyright Singularis Films


Passé et présent mais aussi entre la mère et son fils, elle toujours de face, sûre d'elle tandis que lui est souvent de dos, comme prisonnier des éléments, du cadre où même plus simplement, de sa condition.
Bien qu'ils soient ses proches, Sermon-Daï ne se perd jamais dans une mise en scène misérabiliste, elle se pose à une hauteur distancée, sans doute par pudeur, laissant son image prendre son pouls sur la dynamique d'interaction et la relation fusionnelle qui lie les deux personnages, le lent processus de réhabilitation après une énorme thérapie du premier, confrontée aux doutes mais à l'amour sincère de la seconde.
Le désir de s'en sortir confronté aux craintes d'une éternelle redite de la spirale infernale qu'est l'addition aux drogues.
Nouant le personnel à l'universel, Petit Samedise fait une méditation douce et intime sur les liens qui unissent, désagrégés comme les corps par la drogue.

Jonathan Chevrier
[CRITIQUE] : Petit Samedi