Renfield (2023) de Chris McKay

Enième film inspiré du fameux roman "Dracula" (1897) de Bram Stoker dont on ne compte plus les adaptations de "Nosferatu" (1922) de F.W. Murnau à "Dracula" (2012) de Dario Argento en passant par les versions (1931) de Tod Browning, (1979) de John Badham ou (1992) de F.F. Coppola. Cette fois pourtant, le vampire est vu par le destin hors normes de son "valet", Robert Montague Renfield suite à une idée de Robert Kirkman, auteur de bandes-dessinées rénommé entre autre pour "The Walking Dead" (2003-...) bien connue aussi pour son adaptation en série TV. Le but était de raconter un quotidien du point de vue de son serviteur. Mais l'auteur avait un emploi du temps chargé et il proposa le projet d'écriture à Ryan Ridley scénariste essentiellement à l'oeuvre pour la télévision dont les séries TV "Community" (2014-2015) ou "Rick et Morty" (2013-2017). Pour la réalisation, c'est Chris Mckay quia été choisi, déjà réalisateur du film d'animation "Lego Batman le Film" (2017) et du film de guerre "The Tomorrow War" (2021). Les producteurs ont cru assez à ce projet pour mettre sur la table un joli budget de 65 millions de dollars tout en faisant confiance à une star légèrement has been en tête d'affiche. Malgré un genre de Dark Fantasy ou de comédie horrifique le film est logiquement interdit au moins de 12 ans... 

Renfield (2023) de Chris McKay

Le comte Dracula est incarné par Nicolas Cage, star en surnage forcée dont le meilleur film depuis une décennie reste "Joe" (2013) de David Gordon Green, depuis on peut s'attarder surtout sur "Pig" (2021) de Michael Sarnoski et "Un Talent en Or Massif" (2022) de Tom Gornican. Le rôle titre du serviteur est joué par Nicholas Hoult dans un rôle qui peut rappeler par certains aspects "Warm Bodies" (2013) de Jonathan Levine, en moindre mesure "Mad Max Fury Road" (2015) de George Miller, vu plus récemment dans le magnifique "La Favorite" (2018) de Yorgos Lanthimos ou "Le Menu" (2022) de Mark Mylod en attendant un retour chez les vampires dans... "Nosferatu" (2024) de Robert Eggers ! Citons ensuite la policière jouée par Awkwafina vue dans "Crazy Rich Asians" (2018) de Jon Chu, "Jumanji : Next Level" (2019) de Jake Kasdan ou "Shang-Chi et la Légende des Dix Anneaux" (2021) de Destin Daniel Cretton, Ben Schwartz vu dans "L'Interview qui tue!" (2014) de Evan Goldbert et Seth Rogen ou "The Walk : Rêver plus Haut" (2015) de Robert Zemeckis, Adrian Martinez aperçu dans "La vie rêvée de Walter Mitty" (2014) de et avec Ben Stiller ou "American Bluff" (2014) de David O. Russell, Shooreh Aghdashloo vue dans "Star Trek : Sans Limites" (2016) de Justin Lin ou "La Promesse" (2016) de Terry George, Caroline Williams une Scream Girl vue dans deux "Massacre à la Tronçonneuse" (1986-1989) de Tobe Hooper, "Halloween 2" (2009) de Rob Zombie et dans les films collectifs "Tales of Poe" (2014) et "Tales of Halloween" (2015), Brandon Scott Jones aperçu dans "Isn't It Romantic" (2019) de Todd Strauss-Schulson ou "Senior Year" (2022) de Alex Hardcastle, puis enfin n"oublions pas Helen Chandler et Edward Van Sloan deux acteurs du "Dracula" (1931) de Tod Browning tirés des archives du film, on y reviendra... Notons que la musique est signée du compositeur Marco Beltrami très demandé pour le genre horrifique depuis la saga "Scream" (1996-2011) initié par Wes Craven, jusqu'au carton du dyptique "Sans un Bruit" (2018-2020) de John Krasinski et qui retrouve le vampire après "Dracula 2001" (2000) de Patrick Lussier... Le film débute avec une idée très inspirante, celle des réunions anonymes pour relations conjugales violentes, durant laquelle un jeune homme a priori inoffensif et victime se présente en tant que Robert Montague Renfield. L'autre idée encore plus géniale dans ce début de film est de transposer Dracula/Cage et Renfield/Hoult en lieu et place des acteurs Bela Lugosi et Dwight Frye dans le film phare "Dracula" (1931) de Tod Browning ; deux en un, ainsi le réalisateur réalise un joli hommage tout en suggérant la longue relation qui lie le maître et son valet durant des décennies.

Renfield (2023) de Chris McKay

Pourtant on peut regretter que le film occulte le passif en hôpital psychiatrique de Renfield, et que sa description "officielle" soit trop occultée : "Renfield est un maniaque homicide d'une espèce particulière. Je vais devoir inventer une nouvelle classification pour son cas - je l'appelerai un maniaque zoophage. Il ne désire rien que d'absorber le plus de vie possible." Alors que dans le film il ne mange des insectes que par "obligation de défense". Par contre, la dimension de "victime consentante" et son partage intime entre soumission et rebellion est judicieusement traité. Evidemment, outre le fond et l'importance de la relation Dracula-Renfield, on s'amuse aussi du cabotinage mortifère de Nicolas Cage qui s'amuse clairement dans son délire vampirique tandis que Nicholas Hoult a repris un entraînement intensif qui a dû rappeler les dons de son personnage de Hank McCoy dit le Fauve dans la saga "X-Men" (2011-2019). Visuellement le film emprunte aussi beaucoup à la Hammer avec des couleurs criardes, des tons et un style excessif entre cartoon et gothique avec quelques idées savoureuses comme le trône en perfusions de sang. Les scènes d'action sont denses et fluides, parfaitement chorégraphiées et terriblement efficaces que ce soit dans le trash ou les effets spéciaux. Quelques passages sortent particulièrement du lot comme la rencontre entre Renfield et la policière avec le massacre dans le bar ou l'assaut dans l'immeuble. Un délire fun et joussif multi-référencé qui n'oublie ni l'hémoglobine ni la fantaisie. Un très bon moment cinoche. 

Note :                 

Renfield (2023) Chris McKayRenfield (2023) Chris McKayRenfield (2023) Chris McKay

14/20