The Whale (2023) de Darren Aronofsky

Après être entré dans la cour des grands avec les chefs d'oeuvres "Requiem for a Dream" (2000), "The Wrestler" (2008) et "Black Swan" (2010), le réalisateur Darren Aronofsky revient avec un film très attendu puis que ces deux derniers films étaient plutôt décevants avec "Noé" (2014) et "Mother !" (2017). Pour ce nouveau film le cinéaste porte à l'écran la pièce de théâtre éponyme (2012) de Samuel D. Hunter, ce dernier signant lui-même l'adaptation. Rappelons que le titre signifie en V.F. "La Baleine". Le film a particulièrement été bien reçu à la Mostra de Venise 2022, notamment grâce à la performance de son acteur principal, une renaissance saluée par des nominations au Golden Globe et à l'Oscar du meilleur acteur...

The Whale (2023) de Darren Aronofsky

Charlie, professeur d'anglais, essaie de renouer avec sa fille de 17 ans, qu'il a quitté pour son amant il y a des années. Mais depuis la mort de ce dernier Charlie souffre du syndrome d'hyperphagie incontrôlée dû à sa dépression. Désormais Charlie pèse 272 kilos, il n'est plus vraiment celui dont se souvient sa fille... Charlie est incarné par Brendan Fraser, vu récemment dans "The Poison Rose" (2019) de George Gallo et Francesco Cinquemani et "No Sudden Move" (2021) de Steven Soderbergh, mais il n'avait pas retrouvé un tel rôle depuis 2013 et il revient donc en haut de l'affiche après une longue traversée du désert. Sa fille est jouée par Sadie Sink aperçue dans "Le Château de Verre" (2017) de Destin Daniel Cretton mais surtout connue depuis la série TV "Stranger Things" (2017-...), son ex-femme est interprétée par Samantha Morton, vue dernièrement dans la série TV "The Walking Dead" (2019-2020) et dans le film "She Said" (2022) de Maria Schrader. L'infirmière et amie est incarnée par Hong Chau vue dans "Inherent Vice" (2014) de Paul Thomas Anderson, "Downsizing" (2017) de Alexander Payne, "Artemis Fowl" (2020) de Kenneth Branagh ou "Le Menu" (2022) de Mark Mylod, tandis que le jeune "prêcheur" est joué par Ty Simpkins révélé dans la saga "Insidious" (2011-2023) de James Wan... Un homme seul se morfond, pleurniche, s'apitoie et attend la fin. Le tout dans un huis clos morbide et malaisant. Voilà le film qui pourrait être aisément une adaptation théâtrale, on pense d'ailleurs un peu à Florian Zeller, après "The Father" et bientôt  "The Son" ça pourrait être "The Uncle" ou "My Brother" mais là où Zeller apporte une vraie richesse psychologique et humaine Aronofsky s'oblige à ajouter des sous-intrigues accessoires.

D'abord la maladie d'"obésité" due à la dépression peu être intéressante mais ça reste avant tout un paramètre pour un "rôle à Oscar", sur le fond cette maladie est assez peu exploitée et n'apporte pas grande chose au récit. Une autre maladie aurait fait l'affaire, et surtout aurait permis d'échapper au vomitif, littéralement. Heureusement, la performance de Brendan Fraser est effectivement à couper le souffle, il mérite un Oscar, quelle rédemption dommage qu'il faille jouer un rôle si peu "visuel". Mais le pire reste sans doute sa fille, une gamine tête à claques abjecte dans ses mots et son attitude qui n'a d'égal que le dégoût qu'elle ressent pour son père. On est touché par l'abnégation de l'infirmière, ému par l'ex-femme, mais ça n'avance pas beaucoup autrement, l'ado est trop antipathique pour qu'on s'attarde sur elle, le jeune homme qui s'incruste est inintéressant jusqu'à ce "rebondissement" où on tente de nous faire croire que la fille n'est pas une garce ; trop tard maman nous a convaincu. Le vrai soucis du film repose donc sur deux points, une maladie qui coupe l'appétit (au propre comme au figuré), un récit dont l'enjeu et ce qui nous y mène n'est pas franchement passionnant. Le plus décevant, c'est de constater que Darren Aronofsky déçoit une seconde fois après "Mother !"... 

Note :                 

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11/20