Avatar (2009) de James Cameron

8ème long métrage après "Titanic" (1997) pour James Cameron qui a donc fait attendre plusieurs années ses fans pour ce retour aussi gigantesque que mythique qu'avec son dernier film. Un film aujourd'hui mondialement connu de par ses records et ses succès et pourtant dès la sortie du film le cinéaste a dû faire face à plusieurs polémiques de plagiats plus ou moins avérés, soit vis à vis du film d'animation "Delgo" (2008) de Marc F. Adler et Jason Maurer, soit envers la nouvelle "Call Me Joe" (1957) de Poul Anderson ou contre le projet "K.R.Z. 2068" de Eric Ryder qui attaquera d'ailleurs en justice mais Cameron sortira blanchi de ses attaques et/ou rumeurs. Pourtant, James Cameron a pensé à cette histoire dès le début des années 90 avec un premier script de 80 pages en 1994, mais Cameron rangera le projet dans un tiroir pour des raisons logiques et pragmatiques en ce qui concerne les éléments techniques nécessaires à une telle production. C'est en voyant le résultat de la trilogie "Le Seigneur des Anneaux" (2001-2003) de Peter Jackson quele réalisateur s'aperçoit que les avancées technologiques sont enfin assez avancées pour peut-être relancer son projet.La 20th Century Fox lui octroie dès 2005 un budget de 10 millions de dollars pour réaliser un clip présentant l'univers envisagé : "Project 880". Une base pour enfin lancer la production. Le tournage, secret cela va de soi, est dantesque mais ne l'est pas moins que l'opération promo qui en découle afin de créer le buzz. Dès 2008 une séance spéciale de quelques minutes est organisée avec des chanceux triés sur le volet dont un certain Steven Soderbergh qui s'exclamera "The craziest shit ever !" (soit "le truc le plus incroyable que j'ai jamais vu !"), suivront d'autres opération de ce genre, surtout en été 2009. Au final, après ses records de "Titanic" (1997), le producteur-réalisateur-scénariste-monteur James Cameron réitère pour atteindre un budget à plus de 300 millions de dollars, soit le plus cher de l'histoire à l'époque, mais c'est surtout son succès en salles qui marquent l'Histoire du cinéma en engrangeant plus de 2,9 milliards de dollars au box-office Monde (1er de tous les temps, 4ème avec inflation) dont environ 15 millions d'entrées France et ce, avec l'effet 3D en sus évidemment et sans compter sa ressortie en version longue en 2010. Records aussi sur le net puisqu'il devient ensuite le film le plus piraté de tous les temps avec plus de 16,6 millions de téléchargements illégaux. Le film obtient en prime pas moins de 9 nominations aux Oscars, autant que "Démineurs" (2009) de Kathryn Bigelow, ex-femme de James Cameron (avec qui il est toujours en bon terme) qui gagnera 6 statuettes majeures pour 3 techniques pour le film de Cameron...  

Avatar (2009) de James Cameron

Jack Sully, ancien Marine paralysé en fauteuil roulant après une mission, est recruté pour un nouveau poste sur la planète Pandora dont l'atmosphère est toxique pour les humains et sur laquelle de puissants consortium industriels exploitent un minerai rarissime. Sully intègre un programme où il pilote à distance un Avatar, soit un hybride croisant un ADN humain et celui d'un Na'vi, autochtone de Pandora, peuple qui est d'ailleurs hostile à la présence des humains qui détruisent leur planète. D'abord circonspect, Sully revit grâce à ce programme qui lui permet virtuellement de remarcher, de courir et donc de connaître à nouveau la liberté. Mais lorsqu'il rencontre Neytiri, une Na'vi, il commence à comprendre que sa mission n'est pas un bien pour ce peuple et leur planète... Jack Sully est interprété par Sam Worthington, aperçu dans "Mission Evasion" (2002) de Gregory Hoblit ou "Le Grand Raid" (2005) de John Dahl et vu un peu avant dans "Terminator Renaissance" (2009) de McG sur une proposition de Cameron lui-même. La Na'vi Neyti est incarnée par Zoe Saldana vue dans "Pirates des Caraïbes : la Malédiction du Black Pearl" (2003) de Gore Verbinski et "Star Trek" (2009) de J.J. Abram, elle retrouve après "Angles d'Attaque" (2008) de Pete Travis sa partenaire Sigourney Weaver, star de la saga "Alien" (1979-1997) et qui retrouve donc James Cameron après "Aliens" (1986). Citons un militaire et un scientifique responsables du pillage de Pandora, Stephen Lang vu dans "Le 6ème Sens" (1986) de Michael Mann et "Tombstone" (1993) de George Pan Cosmatos, retrouvera donc juste après dans "Public Enemies" (2009) de Michael Mann son partenaire Giovanni Ribisi vu dans "Intuitions" (2000) de Sam Raimi et "Retour à Cold Mountain" (2003) de Anthony Minghella. Citons ensuite Michelle Rodriguez révélée dans "Girlfight" (2000) de Karyn Kusama et "Fast and Furious" (2001) de Rob Cohen, retrouvant après "S.W.A.T. Unité d'Élite" (2003) de Clark Johnson son partenaire Matt Gerald vu dans "Terminator 3 : le Soulèvement des Machines" (2003) de Jonathan Mostow, puis Joel David Moore vu dans "Dodge Ball ! Même pas Mal !" (2004) de Rawson Marshall Thurber, CCH Pounder vue dans "Bagdad café" (1987) de Percy Adlon ou "Esther" (2009) de Jaume Collet-Serra sans compter le succès de la superbe série TV "The Shield" (2002-2008), Wes Studi en Na'vi remarqué entre autre dans "Le Dernier des Mohicans" (1992) et "Heat" (1995) tous deux de Michael Mann, Laz Alonso aperçu dans "Jarhead" (2005) de Sam Mendes et enfin Dileep Rao alors entre "Jusqu'en Enfer" (2008) de Sam Raimi et "Inception" (2010) de Christopher Nolan... Quand le film débute on sent l'ampleur du film, son ampleur dans une histoire aussi classique qu'efficace. Si on sait que Cameron s'est inspiré de la série littéraire du héros John Carter  "Cycle de Mars" (1912-1917) de Edgar Rice Burroughs, il y a aussi les films "La Forêt d'Emeraude" (1985) de John Boorman et "Danse avec les Loups" (1990) de et avec Kevin Costner.

Avatar (2009) de James Cameron

Cameron allie donc, sur le fond, le message écologique avec le grand film d'aventure mais il allie aussi sur la forme les genres de la SF (essentiellement dans sa première partie) avec la Fantasy (essentiellement dans sa seconde partie). En reprenant l'écrivain Jon Evans, les Na'vi pourraient être les Elfes et les Banshees les dragons. Mais la véritable claque reste esthétique, à l'instar du bestiaire les décors et paysages sont créatifs, envoûtants, d'une beauté digne d'un fantasme ou d'un rêve éveillé. Le tout au service d'une histoire certe assez simple mais universelle, qui appelle à la révolte et à sauver la planète ; le succès du film est tel d'ailleurs que plusieurs manifestations se serviront des Na'vis comme symbole étendard, entre autre les Palestiniens dès 2010, et même Cameron et Weaver qui vont s'engager dans la foulée pour soutenir les indiens d'Amazonie pour protester contre la construction d'un barrage. Le vrai défaut du film est similaire à "Titanic", et réside dans le fait que Cameron est un technicien (un des meilleurs !) mais qu'il oublie sans doute trop souvent la cohérence de son scénario pour la perfection technique de l'image et des sensations pures. Ainsi on remarque plusieurs invraisemblances ou maladresses narratives, dont par exemple les vitres plus ou moins blindées des engins, le Colonel/Lang qui sort un couteau à un moment qui paraît alors ridicule, un robot qui meurt (?!) alors que seul son pilote est mortel, les humains qui respirent parfois sans masques, ou encore Sully en Avatar se perd sur Pandora et on se demande alors pourquoi personne ne le débranche pour être sûr de lui sauver la vie, et pouvoir récupérer plus tard son avatar ?! Des défauts qui déçoivent toujours un peu tant on adore tout le reste. Pas un chef d'oeuvre car trop de choses sont bancals mais James Cameron signe tout de même un film avec de l'émotion et de l'aventure dans le sens le plus noble du terme, flamboyant, épique et fascinant.

Note :                 

Avatar (2009) James CameronAvatar (2009) James CameronAvatar (2009) James CameronAvatar (2009) James Cameron

17/20