L'échappé de la chaise électrique

Un grand merci à Éléphant Films pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « L’échappé de la chaise électrique » de George Waggner.

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« L’électricité n’est pas de la magie noire. C’est la vie. Et est-ce un mal de donner la vie ? »

Dan Mac Cormick a la particularité d’être très résistant aux chocs électriques. Il vit de ce don en se produisant dans des fêtes foraines. Il est surnommé « l’homme dynamo ». Un professeur en electro-biologie, le docteur Rigas, accompagné de son associé, décide d’étudier de plus près ce phénomène, Leur but secret étant de créer un mutant qui puiserait force surhumaine dans cette énergie aux propriétés imprévisibles !

« Un jour une race supérieure pourra être développée dont le seul besoin sera d’être alimenté en électricité »

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Comptant parmi les pionniers de l’industrie cinématographique hollywoodienne, George Waggner laissera derrière lui l’image d’un touche-à-tout. Débutant comme acteur au début des années 20, au temps du cinéma muet, il délaissera ensuite le devant de la scène pour se faire tour à tour compositeur, scénariste, et enfin réalisateur à compter du milieu des années 30. Derrière la caméra, il dirigera une petite trentaine de films, principalement entre 1935 et 1950. Après quoi il poursuivra sa carrière à la télévision où il réalisera de (très) nombreux épisodes de séries. De sa filmographie, principalement dédiée à la série b, on retiendra principalement son appétence pour les films d’aventures (« La vallée maudite » avec Randolph Scott), parfois exotiques (« Au sud de Tahiti », « Tanger ») et, surtout, sa collaboration avec John Wayne qu’il dirige une paire de fois dans « Le bagarreur du Kentucky » (1949) et « Opération dans le Pacifique » (1951). Au tout début des années 40, il s’offrira également quelques crochets par le film d’épouvantes, signant des films comme « L’ile de l’épouvante », « Le loup-garou » ou encore « L’échappé de la chaise électrique » (tous réalisé en 1941).

« Tout homme qui commet un crime est momentanément fou. Sinon, il ne le ferait pas. »

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Si le Studio Universal a bâti en grande partie au cours des années 30 sa renommée sur le cinéma fantastique et, plus spécifiquement, sur les films de monstres, le genre s’essouffle quelque peu au début des années 40 à l’approche de la guerre. En cause notamment, une certaine lassitude du public due à la difficulté de renouveler le genre. Reprenant à son compte un vieux projet initialement élaboré autour des acteurs Boris Karloff et Bela Lugosi (qui sera abandonné car jugé trop similaire à leur film « Le rayon invisible », également édité chez Éléphant Films), George Waggner signe avec « L’échappé de la chaise électrique » une variation assez libre du mythe de « Frankenstein ». Ou comment un brave type, seul survivant d’un terrible accident de car, servira malgré lui de cobaye aux terribles expériences d’un savant fou (aux motivations eugénistes qui font tristement écho à la terrible réalité qui se joue alors notamment en Allemagne), bien décidé à créer un monstre capable dopé à la puissance de la fée électricité. Une accoutumance à puissance électrique qui aura raison de sa volonté et qui le rendra quasi invulnérable, capable même de résister au supplice de la chaise électrique. Ou de devenir intouchable – au sens propre du terme – du fait de sa capacité à électrocuter les importuns à son simple contact. En dépit d’un scénario parfois un peu basique, le film fonctionne grâce à quelques bonnes idées de mise en scène et surtout grâce à la belle humanité avec laquelle le cinéaste regarde le personnage principal, héros déchu mais qui n’aura de cesse de tenter de se libérer de l’emprise de son maléfice. Avec des effets spéciaux limités (le halo phosphorescent qui entoure le héros pour montrer son irradiation), le film se révèle néanmoins efficace notamment du fait de son format très resserré (59 minutes à peine) qui ne laisse pas la moindre place aux temps morts. Si la dernière séquence laissera – moralement du moins – un goût d’inachevé (les amis de la bête préfèreront brûler toutes traces de l’expérience pour ne pas qu’elle se reproduise plutôt que de laver l’honneur de la bête), le film se révèle être assez agréable, en grande partie grâce à la performance attachante de Lou Chaney Jr.

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Le blu-ray : Le film est présenté dans un nouveau Master restauré en Haute-Définition. Il est proposé en version originale américaine (2.0). Des sous-titres français et anglais sont également disponibles.

Côté bonus, le film est accompagné d’une présentation signée Gilles Gressard (14 minutes) ainsi que d’une Bande-annonce d’époque.

Édité par Éléphant Films, « L’échappé de la chaise électrique » est disponible en combo blu-ray + DVD ainsi qu’en édition DVD simple depuis le 10 mai 2022. Il est disponible en édition blu-ray simple depuis le 20 septembre 2022.

Le site Internet d’Éléphant Films est ici. Sa page Facebook est ici.