[CRITIQUE] : Le Petit Nicolas - Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ?

[CRITIQUE] : Le Petit Nicolas - Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ?

Réalisatrice/Réalisateur : Amandine Fredon et Benjamin Massoubre
Acteurs : avec les voix de Alain Chabat, Laurent Lafitte, Simon Faliu,...
Distributeur : Bac Films
Budget : -
Genre : Animation, Famille, Comédie, Aventure.
Nationalité : Français, Luxembourgeois.
Durée : 1h22min.
Synopsis :
Penchés sur une large feuille blanche quelque part entre Montmartre et Saint-Germain-des-Prés, Jean-Jacques Sempé et René Goscinny donnent vie à un petit garçon rieur et malicieux, le Petit Nicolas. Entre camaraderie, disputes, bagarres, jeux, bêtises, et punitions à la pelle, Nicolas vit une enfance faite de joies et d’apprentissages. Au fil du récit, le garçon se glisse dans l’atelier de ses créateurs, et les interpelle avec drôlerie. Sempé et Goscinny lui raconteront leur rencontre, leur amitié, mais aussi leurs parcours, leurs secrets et leur enfance.


Critique :

Didactique d'une manière qui ne découragera jamais son jeune public, sérieux tout en étant joliment ludique, #LePetitNicolasQuestcequonAttendPourÊtreHeureux? est un bijou feel good où tout coule avec l'éclat d'un stylo plume dont l'encre magique sublime chaque bord du cadre. pic.twitter.com/OzLArAnzqN

— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) October 11, 2022

Après une série de long-métrages en prises de vues réelles plus où moins divertissants - pour être poli - consacrés au célèbre personnage écrit et dessiné par René Goscinny et Jean-Jacques Sempé (on retiendra surtout le premier film signé Laurent Tirard, moins ses deux suites dont la plus récente échouée à Julien Rappeneau), voilà (enfin !) que le cinéma d'animation s'attarde sur Le Petit Nicolas, et pas qu'un peu puisqu'il en conte cette fois tout simplement la genèse au travers de ce que l'on pourrait considérer comme un double biopic : celui du petit bonhomme qui s'entremêle par un fantastique et ludique dispositif métalinguistique, à celui sur l'amitié entre Goscinny et Sempé qui, au-delà de quelques flashbacks, démarre dès 1955 pour tristement se terminer par la mort prématurée et douloureuse du premier, en 1977.

[CRITIQUE] : Le Petit Nicolas - Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ?

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Chapeauté par le tandem Amandine Fredon/Benjamin Massoubre (sur un scénario d'Anne Goscinny et Michel Fessler), Le Petit Nicolas - Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ?, philologiquement à hauteur d'enfant, voit les deux auteurs constituer l'histoire du petit garçon, alors que celui-ci s'extirpe parfois de ses planches pour interroger Goscinny et Sempé sur leur propre histoire personnelle, sur ce qui les anime et sur la manière dont leurs propres expériences loin d'être roses (Goscinny a perdu la majeure partie de sa famille à cause de l'Holocauste alors qu'il s'est enfui en Argentine avec ses parents, le père de Sempé était un alcoolique qui a abusé de son fils et ruiné son enfance) se sont justement reflétées dans l'évolution du personnage, comme une incarnation d'un monde parfait pour compenser leur propre malheur.
Didactique d'une manière qui ne découragera jamais son jeune public, sérieux - voire même parfois assez sombre - tout en rendant merveilleusement ludique la notion de créativité et de joie de vivre, le tout embaumé dans une animation tout aussi énergique que la partition jazzy de Ludovic Bource, Le Petit Nicolas - Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ? est une merveille de feel good movie où tout coule avec la fluidité et l'éclat d'un stylo plume dont l'encre magique éclabousse la moindre parcelle du cadre.
Une merveille.
Jonathan Chevrier[CRITIQUE] : Le Petit Nicolas - Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ?