Spirit: l'indomptable

Un grand merci à Dreamworks Animation SKG pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « Spirit : l’indomptable » de Elaine Bogan et Ennio Torresan Jr.

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« Les Prescott n’abandonnent jamais ! »

Lucky Prescott a très peu de souvenirs de sa mère décédée, Milagro Navarro, cascadeuse équestre à Miradero, une petite ville à la frontière du Grand Ouest américain. Comme sa mère, Lucky n'obéit ni aux règles ni aux contraintes, ce qui ne va pas sans inquiéter sa tante Cora qui a élevé la jeune fille jusque-là sur la côte Est. Mais après une incartade de trop, Cora décide de la ramener à Miradero, au ranch de son père, Jim. La jeune fille s’ennuie ferme dans ce qu’elle considère d’emblée comme un trou perdu. Mais tout change le jour où elle rencontre Spirit, un mustang aussi sauvage et indompté qu’elle et deux jeunes cavalières du coin, Abigail Stone et Pru Granger, la fille d’un propriétaire équestre du coin et meilleur ami de Jim son père. Lorsqu'un cow-boy vénal et son équipe projettent de capturer Spirit et les siens afin de les vendre aux enchères pour une vie de labeur et de captivité, Lucky embarque ses nouvelles amies dans une aventure exceptionnelle pour sauver le cheval qui a su lui insuffler l’amour de la liberté, le goût de la vie et qui l’a aidé à redécouvrir l’héritage de sa mère et la richesse de ses racines culturelles, dont elle n’avait aucune idée.

« Dans mon corral, on traite les chevaux avec respect ! »

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Roi jusqu’alors incontesté du film d’animation et du divertissement familial, le Studio Disney – qui traverse alors une période particulièrement faste au cours de laquelle il enchaine les succès (« La petite sirène », « Aladin », « Le roi lion », « La belle et la bête ») – commence à se faire challenger au milieu des années 90 par deux nouveaux venus dans le monde de l’animation : le Studio Pixar (et son mythique « Toy story » en 1995) et le Studio Dreamworks. Ce dernier, cofondé par Steven Spielberg, fait des débuts fracassants grâce aux succès de « Prince d’Egypte » (1998), « Chickenrun » (2000) et, surtout, du génial « Shrek » (2001). Dans la foulée de celui-ci, Dreamworks sort l’année suivante « Spirit, l’étalon des plaines » dont la réalisation est confiée à un novice, Kelly Ashbury, ancien storyboardeur formé chez Disney et qui réalisera ensuite une poignée de films (« Shrek 2 », « Gnomeo et Juliette », « Les Schtroumpfs et le village perdu ») avant son décès prématuré en 2020. Succès solide au box-office, « Spirit » sera nommé à l’Oscar du meilleur film d’animation l’année suivante. Puis décliné en une série pour la télévision, « Spirit au galop en toute liberté » (2017-2019). C’est sur la base de celle-ci que le film « Spirit l’indomptable » a été élaboré.

« Les chevaux ressentent ce que tu ressens. Pour l’apprivoiser, il te faut les trois C : Calme, Confiance et Carotte ! »

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Voilà déjà vingt ans que « Spirit l’étalon des plaines » parvenait à s’affranchir du monde des humains pour retourner galoper en toute liberté dans l’immensité des grandes plaines américaines auprès des siens. La conquête de l’ouest semblait inéluctable, autant que la disparition programmée de l’ouest sauvage au profit d’une modernisation galopante. Dans tous les cas, pour ce brave Spirit, l’histoire semblait devoir s’arrêter là. Mais c’était sans compter sur l’étrange pari de Dreamworks de relancer la franchise après deux décennies d’absence. On retrouve donc Spirit dans un ouest plus si sauvage que cela et déjà en proie à la civilisation galopante (train, télégraphe, routes). Une nouvelle fois, Spirit et les siens seront l’objet de convoitise des hommes cupides, toujours prompts à piller et soumettre la nature pour leur profit personnel. Mais pour s’affranchir (une nouvelle fois), il pourra compter sur l’aide précieuse d’une jeune fille intrépide et de ses amies, bien décidées à rendre sa liberté à ce magnifique équidé. A l’évidence, la production cherche ici à faire du neuf avec de l’ancien, tant cette suite semble reprendre dans les grandes largeurs les mêmes enjeux dramatiques et les mêmes thématiques que le film original. Mais il y a quand même ici quelque chose de très déstabilisant, aussi bien dans son parti pris esthétique (le graphisme très simplifié qui peine à rappeler celui de l’original) que dans son ambiance éminemment « girly » (là où l’original avait un certain souci de réalisme). En dépit de quelques jolies scènes (la découverte de la pièce secrète où le vent permet de réanimer tous les souvenirs), l’ambiance western parait dès lors quelque peu dévoyée au profit d’une aventure grand public très policée et colorée. Spirit n'est définitivement plus un animal sauvage et indomptable. Au final, si l’ensemble se laisse suivre sans déplaisir et s’il ravira à coup sûr les plus jeunes spectateurs, il y a fort à parier que leurs ainés trouveront sans doute que cette suite manque tout de même un peu de saveur. Pour le coup, on ne saurait que recommander de se replonger dans le film original. Le visionnage de ce « Spirit : l’indomptable », petit conte écolo dans l’air du temps, peut en être une parfaite occasion.

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Le blu-ray : Le film est présenté en version originale américaine (7.1) ainsi qu’en versions française et néerlandaise (toutes deux 7.1). Des sous-titres français, néerlandais et grecs sont également disponibles.

Côté bonus, le film est accompagné d’un Commentaire audio, d’un making of, de scènes coupées, d’un entretien avec les acteurs de doublage et d’une série de featurettes à l’attention des plus jeunes spectateurs.

Édité par Dreamworks Animation SKG, « Spirit : l’indomptable » est disponible en DVD ainsi qu’en blu-ray depuis le 1er décembre 2021.

Le site Internet de Dreamworks Animation SKG est ici. Celui d’Universal Pictures est ici.