Mort ou vif

Un grand merci à L’Atelier d’Images pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le 4k UHD blu-ray du film « Mort ou vif » de Sam Raimi.

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« Le dernier debout à l’issue du duel est déclaré vainqueur »

John Herod règne tel un tyran sur la petite ville de Redemption où se tient chaque année un tournoi de duels à mort à l’issue duquel la somme de 123 000 dollars est promise au meilleur tireur. Jusque là Herod a toujours empoché la récompense lui-même. Mais lorsqu’Ellen, une mystérieuse inconnue, déclare vouloir participer à la compétition, les évènements prennent une tournure inattendue…

« Tu étais rapide. Mais l’es-tu toujours ? »

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Genre phare du cinéma américain des années 30 jusqu’aux années 60, le western amorce son déclin au début des années 70 avant de disparaitre progressivement des écrans au début de la décennie suivante, période à partir de laquelle le Nouvel Hollywood entreprend la démythification de la figure archétypale du héros américain. Autant dire qu’au début des années 90, le western est devenu un genre assez marginal et rare, malgré quelques trop rares coup d’éclats (« Danse avec les loups », « Impitoyable »). Réalisateur ayant fait ses armes dans le milieu amateur avant d’être remarqué par le biais de productions indépendantes et fauchées (on lui doit la trilogie horrifique culte « Evil dead »), Sam Raimi parvient au début des années 90 à gagner son ticket d’entrée dans le circuit des grands studios hollywoodiens grâce au succès de son film « Darkman » (1990). Après un dernier détour par sa saga « Evil dead » en 1993, il se frotte en 1995 avec le western à l’occasion de son film « Mort ou vif » pour lequel il s’appuie sur un casting solide, mêlant stars confirmées (Gene Hackman et la sulfureuse Sharon Stone) et vedettes montantes (Leonardo Di Caprio, Russell Crowe).

« Je vous tuerai, même si pour cela je dois chevaucher jusqu’en enfer »

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Sur la base d’un scénario finalement très simple qui reprend les codes et les thèmes fondamentaux du genre (vengeance, confrontation, rédemption) en les simplifiant à l’extrême, Raimi nous propose ainsi un western purement récréatif. Avec en son centre, l’organisation d’un lucratif tournoi de duels à mort au revolver, pour lequel nombre de personnages peu recommandables ont fait le déplacement jusque dans la petite bourgade de Redemption, tenue d’une main de fer par Herod, le cruel potentat local et grand favori du tournoi. L’occasion pour le cinéaste de donner vie à une réjouissante galerie d’outlaws tous plus rebutants les uns que les autres (un tueur évadé du bagne, un violeur de jeunes filles...). Le scénario s’attardant cependant plus spécifiquement sur quatre personnages liés par des relations plus complexes, qui donneront chacun de façon assez astucieuse une tonalité spécifique au film, entre vengeance (Stone), tragédie (Di Caprio) et quête de rédemption (Crowe). Avec, en prime, la bonne et audacieuse idée de donner au film une dimension féministe grâce au personnage d’Ellen, héroïne qui combine génialement des manières de vieux cowboy (tant dans sa façon de boire, de parler que dans sa sexualité expéditive et dépourvue de sentiments) et, derrière sa carapace, une sensibilité à fleur de peau. Sur la forme, le tournoi donne lieu à des duels épiques, souvent violents, et toujours marquants (ah ! le vieux chamane indien qui se relève toujours !). Seul bémol, la recherche constante et parfois hasardeuse d’effets visuels souvent poussée ad nauseam (notamment des zooms assez brutaux sur les visages des adversaires pour souligner la tension ambiante). Mais rien qui soit de nature à remettre en cause les qualités réelles de ce film tout à la fois fun et profondément jouissif.

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Le 4k UHD blu-ray : Le film est présenté dans un nouveau Master Haute-Définition, en version originale américaine (5.1) ainsi qu’en version française (5.1). Des sous-titres français sont également disponibles.

Côté bonus, le film est accompagné de suppléments exclusifs tels que « L’ange de la vengeance » par Julien Dupuy et Stéphane Moïssakis (50 min.), « Analyse de séquence : le duel entre Kid et Herod » par Julien Dupuy et Stéphane Moïssakis (10 min.) et « Simon Moore : l’écriture de Mort ou vif » : interview du scénariste (20 min.). Il comporte également des suppléments inédits comme un making of (6 min.), 7 scènes coupées ou encore une bande-annonce.

Édité par L’Atelier d’Images, « Mort ou vif » est disponible en 4k UHD Blu-ray ainsi qu’en blu-ray depuis le 15 mars 2022.

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