Mes frères et moi

Mes frères et moiBrotherhood

Nour, 14 ans,  vit avec ses trois frères aînés dans un appartement dans lequel leur mère inconsciente vit ses dernières semaines en lit médicalisé. Nour, dont on comprend qu’il est dissipé, est puni tout l’été et sa corvée est de repeindre les couloirs de son collège. Et dans ce collège de la banlieue marseillaise, des activités ont lieu pour permettre aux jeunes du quartier de meubler leurs vacances. C’est là qu’il découvre un cours de chant lyrique ; peut-être son billet de sortie pour un monde meilleur.

Ce premier film solaire de Yohan Manca est d’une justesse de bout en bout, ne cédant jamais au pathos malgré un sujet lourd ; il reste bienveillant sans être convenu, positif sans être naïf. Lisant le pitch, on pourrait penser à un drame social voire à un feel good movie type « Billy Elliot » car ce film est drôle bien souvent ; mais c’est plutôt du côté de la comédie acide italienne qu’il lorgne franchement. Il revisite dans un mode assez nouveau et avec délicatesse le thème de l’enfant échappant à sa condition via l’art.

Avec un cinéma sans fioritures, vif et rude ; Yohan Manca parvient aussi à déconstruire les clichés pour trouver la note juste. On ressort donc du film avec énormément d’empathie pour ses vies cabossées paraissant sans issue. Le jeune Maël Rouin Berrandou doté d’un charisme fou dresse le portrait d’un garçon attachant et plein d’espérance.

On peut juste regretter l’écriture des personnages des trois frères de Nour ; tous trois dans des rôles trop figés comme représentant une palette des jeunes hommes de banlieues guidés par une forme de survie.

Un très bon moment de cinéma en famille car abordant des sujets de société profonds en mode assez léger pour être vu par des jeunes de l’âge de Nour (13 ans et plus).

Sorti en 2021

Ma note: 15/20