La dame en rouge tua sept fois

Un grand merci à Artus Films pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « La dame en rouge tua sept fois » d’Emilio Miraglia.

La_dame_en_rouge_tua_sept_fois

« Tu pourrais nous avoir toutes les deux si tu voulais. Avec elle tu parlerais d’amour, et avec moi tu le ferais ! »

Au cours d’une dispute dans le jardin du château familial, Kathy Wildenbrück tue sa sœur Evelyne. Peu après, un étrange personnage vêtu de rouge assassine des proches de Kathy. Des témoins affirment avoir reconnu Evelyne qui est pourtant morte. Ceci serait la continuation de la malédiction qui touche la dynastie des Wildenbrück : tous les cent ans, la « Dame rouge » possèderait le corps d’un membre de la famille, l’obligeant ainsi à tuer sept personnes.

« Pendant toutes les années où elle vivait ici, elle a tout fait pour me faire du mal. Et c’est étrange mais depuis chaque jour je regrette son absence »

La_dame_en_rouge_tua_sept_fois_Barbara_Bouchet

Toutes les familles (ou presque) ont des cadavres dans le placard. Des secrets inavouables et scrupuleusement cachés. Le plus souvent, ils dissimulent les traces d’un passé un peu honteux. Mais pour une petite minorité toutefois, ces secrets cachent de véritables malédictions. De celles qu’on préfèrerait oublier à tout jamais. Pour les Wildenbrück, famille de riches notables bavarois, la légende raconte que tous les cent ans, une étrange Dame rouge se réincarne dans un membre de la famille, l’obligeant à se livrer à une folle quête meurtrière. Et de fait, derrière l’apparente tranquillité de leur château médiéval, la famille Wildenbrück connait de nombreuses lignes de faille, causées notamment par la rivalité ancienne entre Kathy et Evelyne, deux sœurs qui ne vivaient pas vraiment en paix. Et qui se livrent depuis l’enfance à de ponctuelles et effroyables explosions de violence. Alors, quand Evelyne disparait brutalement et qu’une série de meurtres violents frappe l’entourage direct de Kathy, le souvenir de cette vieille malédiction finit par refaire surface. Avec la question de savoir si, en dépit de toute logique cartésienne, cette affreuse prophétie pourrait réellement se réaliser.

« Il faut te raisonner : tu sais bien que les morts ne reviennent pas ! »

La_dame_en_rouge_tua_sept_fois_Marina_Malfatti

Pour sa sixième et ultime réalisation, le cinéaste italien Emilio Miraglia nous revient donc avec « La dame en rouge tua sept fois », un giallo particulièrement sanglant au titre aussi évocateur qu’alléchant.  Construit sur un scénario étrangement calqué sur celui de « Six femmes pour l’assassin » (Mario Bava, 1964), son film tire son intérêt de son intrigue, qui mêle habilement - et jusque dans les derniers instants -  les pistes entre enquête policière et thriller paranormal. Le cinéaste parvient ainsi ici - avec une franche réussite - à instaurer un climat oppressant et très inconfortable, en jouant avec les grands thèmes propres à ce genre cinématographique (érotisme, hémoglobine, perversité). Que ce soit par le biais de ses personnages totalement immoraux et dépourvus de toute empathie, ou du fait de séquences plus ou moins vaporeuses dans lesquelles la fameuse dame en rouge, tel un fantôme, fait de fugaces apparitions. A l'évidence, il y a là, dans l'idée, un peu de l'esprit des « Diaboliques » de Clouzot. En outre, il joue aussi malicieusement sur l’étrange ressemblance entre ses deux actrices principales - Barbara Bouchet et Marina Malfatti, qui semblent de fait être les deux faces contraires d’un même visage - pour brouiller les pistes jusqu’au bout. Même s’il parait aujourd’hui visuellement un peu daté (et parfois même un peu kitsch), cette « Dame en rouge tua sept fois » demeure un giallo solide et parfaitement réjouissant.

La_dame_en_rouge_tua_sept_fois_Emilio_Miraglia

***

Le blu-ray : Le film est présenté en version restaurée dans un Master 2k, en version originale italienne (2.0) ainsi qu’en version française (2.0). Des sous-titres français sont également disponibles.

Côté bonus, le film est accompagné d’une Présentation signée Emmanuel Le Gagne (22 min.), de « La Dame rouge tua sept fois » vu par la réalisatrice Lucile Hadzihalilovic (14 min.), d’un Diaporama, et d’une Bande-annonce originale.

Édité par Artus Films, « La dame en rouge tua sept fois » est disponible en combo blu-ray + DVD depuis le 7 septembre 2021.

La dame en rouge tua sept fois

Le site Internet d’Artus Films est ici. Sa page Facebook est ici.