Cinéma | UNE FEMME DU MONDE – 13/20

De Cécile Ducrocq
Avec Laure Calamy, Nissim Renard

Cinéma | UNE FEMME DU MONDE – 13/20

Chronique : Dans Une Femme du Monde, Laure Calamy rayonne dans la peau de Marie, prostituée assumant fièrement son statut et qui veut offrir à la fois une bonne éducation et un avenir à son fils. De tous les plans, elle vampirisme l’écran par son charme, son naturel, son bagout et son charisme. Elle a ce « je-ne-sais-quoi » qui la crédibilise immédiatement dans n’importe quelle situation. Qu’elle se démène pour trouver l’argent qui lui manque, qu’elle affronte crânement le regard des autres en refusant de se poser en victime ou qu’elle finisse par craquer face aux obstacles qui se dressent devant elle, elle est toujours d’une épatante justesse qu’il s’agisse d’exprimer la force ou la fragilité. Quelle mue spectaculaire depuis Noémie dans Dix pour Cent (qui n’était déjà plus tout à fait le même personnage à la fin de la série) !
Son énergie et la sincérité de son interprétation sont l’atout principal de ce film dans le fond assez simple, mais qui offre un éclairage rare sur le monde des travailleuses du sexe et leur invisibilité. Outre le poids du jugement sociale, Marie doit gérer la relation conflictuelle qui la lie à son fils. Si elle a appris à revendiquer un métier forcément controversé, c’est légitimement plus compliqué pour Adrien qui entre à peine dans l’âge adulte… Entre tendresse, colère et incompréhension, cette relation cabossée est le fil rouge d’un film qui sait la plupart du temps se tenir à bonne distance du pathos. Dommage qu’il cède un peu sur la fin à un misérabilisme qu’il avait jusque là réussit à éviter. Mais Laure Calamy est immense.

Synopsis : A Strasbourg, Marie se prostitue depuis 20 ans. Elle a son bout de trottoir, ses habitués, sa liberté. Et un fils, Adrien, 17 ans. Pour assurer son avenir, Marie veut lui payer des études. Il lui faut de l’argent, vite