Le diable n'existe pas

Le diable n'existe pasEngagement fort, mais faiblesse du dispositif

Ours d’Or au dernier Festival de Berlin, le cinéaste iranien Rasoulof tourne un film militant dans un pays où les droits de l’Homme sont bafoués. Autour de quatre moyens métrages, il met en boite un manifeste contre la peine de mort pratiqué dans son pays. Chacun de ces contes cruels porte un regard différent sur la cruauté du régime iranien espérant livrer l’image la plus juste sur les traumatismes engendrés par la mise à mort d’un de ses semblables. Ignorant le sujet du film, le final du premier court m’a littéralement laissé sans voix. Trente minutes pour comprendre la thématique du film closes par un bon coup de massue. Ensuite, Rasoulof évite l’écueil du film à sketch puisque ces quatre histoires forment un ensemble cohérent et se répondent entre elles parfaitement pour rendre toute la complexité du système. Le tout est de facture très classique, limite didactique avec une force du récit déclinante histoire après histoire. Les deux premiers opus sont très bons, le troisième un peu long et ennuyeux et le dernier à l’intérêt limité.

Admiratif du courage de Rasoulof, assigné à résidence, qui parvient à tourner à Téhéran. Comme son compatriote Jafar Panahi avec « Taxi Teheran », il met souvent la caméra dans la voiture pour passer inaperçu. Et le message général qu’il véhicule m’a particulièrement séduit ; car loin de déresponsabiliser les personnes qu’il montre, il appuie sur le fait que chacun doit prendre la responsabilité de ses actes. D'où le titre, le diable est en nous, même sous le joug de la terreur, libre à chacun de le laisser s'exprimer ou non.

Film bien utile même si trop à la limite de la socio psychologie.

Sorti en 2021

Ma note: 13/20