Madres paralelas

Madres paralelasAlmodovar en roue libre

Deux femmes, une d’âge mur et l’autre adolescente, mais toutes deux célibataires s’apprêtent à accoucher d’une grossesse accidentelle. Elles sympathisent à l’hôpital ; elles ne le savent pas encore mais leurs destins vont se retrouver intimement liés à jamais.

Pedro Almodovar avec ce film reste dans les thématiques chères à son œuvre : la maternité, les liens mères filles chaotiques, les destins tout tracés bousculés par le hasard,… Mais là en recyclant une histoire d’inversion d’enfants maintes fois vu et revus soit en mode comédie (« La vie est un long fleuve tranquille ») ou en mode sociétale (« Tel père  tel fils »), Pedro est en mode mineur. A cette intrigue intime, il adjoint une histoire creuse, trop creuse liée au traumatisme de la Guerre civile qui peine encore à cicatriser. Ces deux histoires cohabitent mal tout au long du film, le politique ne fait jamais corps avec l’intime. On sent trop vite les grosses ficelles, ces deux pistes narratives visent à montrer les descendances qui bouleversent une vie et les ascendances qui les traumatisent en plaçant le regard sur la génération du milieu. Le tout est très cérébrale mais très distancé, le talent du metteur en scène ne sauve pas un film bancal. Penelope Cruz toujours juste devant une caméra qui la magnifie porte ce mélodrame de bout en bout.

Almodovar s’empatte, un opus anecdotique de sa filmographie.

Sorti en 2021

Ma note: 11/20