Cinéma | LES CHOSES HUMAINES – 13/20

De Yvan Attal
Avec Ben Attal, Suzanne Jouannet, Charlotte Gainsbourg

Cinéma | LES CHOSES HUMAINES – 13/20

Chronique : Yvan Attal adapte le roman de Karine Tuilde et s’empare du sujet brûlant des violences faites aux femmes et de la notion de consentement. Il l’aborde sous plusieurs angles, sans emphase dramatique, tentant d’être le plus neutre possible en jonglant entre la validation de la parole des victimes et de leur souffrance et la prise en compte des versions contradictoires qui défendent l’accusé. C’est parfois maladroit, mais il parvient à susciter le questionnement et la réflexion.
Après avoir exposé les heures qui ont précédé puis celles qui ont suivi les faits selon les deux points de vue, le film se transforme en film de prétoire et nous en jurés, avec tout ce que cela implique d’inconfort. Sans grands effets, avec simplicité et en ne reposant quasi uniquement que sur les déclarations des uns et des autres.
On ne saura rien sur ce qui s’est passé dans cette cabane. Attal père fait le choix de ne jamais prendre parti même si on devine au moment du verdict son intime conviction. Ce peut-être vu comme une limite au film, mais il réussit néanmoins à élargir les conséquences du procès au delà de la victime et de l’agresseur présumé, rendant compte de son impact sur leur entourage et exposant un certain déterminisme social.
Le récit est prenant malgré ses défauts, parmi lesquels une adaptation trop littérale, trop écrite, qui donne parfois l’impression de récitation et d’un manque de naturel.
Par principe, je n’ai rien contre les « fils de », mais l’interprétation de Ben Attal est trop fragile pour ne pas penser qu’il prend la place d’un vrai acteur. Sa mère (Charlotte Gainsbourg) est en revanche parfaite, mais c’est Benjamin Laverhne qui (encore une fois) épate le plus en avocat commis d’office.
Au final, Attal parvient globalement à éviter les pièges d’un sujet bien casse gueule et d’un positionnement risqué. Ce n’était pas gagné.

Synopsis : Un jeune homme est accusé d’avoir violé une jeune femme. Qui est ce jeune homme et qui est cette jeune femme ? Est-il coupable ou est-il innocent ? Est-elle victime ou uniquement dans un désir de vengeance, comme l’affirme l’accusé ? Les deux jeunes protagonistes et leurs proches vont voir leur vie, leurs convictions et leurs certitudes voler en éclat mais… N’y a-t-il qu’une seule vérité ?