[CRITIQUE] : Animal

[CRITIQUE] : Animal
Réalisateur : Cyril Dion
Avec : -
Distributeur : UGC Distribution
Budget : -
Genre : Documentaire
Nationalité : Français
Durée : 1h45min
Synopsis :
Bella et Vipulan ont 16 ans, une génération persuadée que leur avenir est menacé. Changement climatique, 6ème extinction de masse des espèces... d’ici 50 ans leur monde pourrait devenir inhabitable. Ils ont beau alerter mais rien ne change vraiment. Alors ils décident de remonter à la source du problème : notre relation au monde vivant. Tout au long d'un extraordinaire voyage, ils vont comprendre que nous sommes profondément liés à toutes les autres espèces. Et qu'en les sauvant, nous nous sauverons aussi. L’être humain a cru qu’il pouvait se séparer de la nature, mais il est la nature. Il est, lui aussi, un Animal.

Critique :

Résolument optimiste même s'il pointe avec justesse du bout de la caméra, la frustration de ses 2 jeunes protagonistes autant que leur difficulté à se faire entendre par les politiques, #Animal ne se fait pas tant un récit alarmiste qu'un effort militant nécessaire et pédagogique pic.twitter.com/bDCEi2qctg

— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) November 30, 2021

Si son impact médiatique est résolument au-dessus de la moyenne, Greta Thunberg n'est pourtant pas la seule adolescente à narguer les gouvernements pour les " obliger " à faire plus contre la crise environnementale, que de répondre par de jolis discours sans le moindre effet.
À l'instar du récent Bigger Than Us de Flore Vasseur, Animal de Cyril Dion lui emboîte le pas en suivant ceux de Bella Lack et Vipulan Puvaneswaran, deux étudiants en première ligne du mouvement environnemental Fridays For Future, exigeant une action politique frontale et immédiate pour lutter contre les ravages du dérèglement climatique.
Face au mépris proprement disproportionné de leurs gouvernements respectifs - coucou la France et l'Angleterre -, le duo s'est donc lancé dans un voyage à travers le globe avec le cinéaste, pour essayer de trouver les racines du problème autant que de prendre le pouls d'un monde où les alternatives/initiatives pour un lendemain meilleur, ne sont qu'à la porté de la volonté des citoyens mais avant tout et surtout, des politiques en place.

[CRITIQUE] : Animal

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Résolument optimiste même s'il pointe du bout de la caméra la frustration de ses jeunes protagonistes autant que leur difficulté à se faire entendre (notamment par des gouvernements/industries insensibles et apathiques), le documentaire ne se fait pas tant le récit alarmiste d'une société aveuglément consumériste et engoncé dans la mécanique d'une mondialisation qui ravage tout, que celui d'un récit presque de déculpabilisation tant il montre qu'un avenir serein n'est pas si impossible que cela, si tenté est que l'on s'en donne réellement les moyens.
Mise en valeur sincère à la prise de conscience et à la compassion de la génération Z, dont les idées vitales ainsi que l'éloquence pour les exprimer, laissent à penser que le futur peut voir les gens se rassembler et s'unir dans l'objectif sain de sauver notre planète (plusieurs exemples positifs sont ici montrés, comme la reconstruction de ses forêts par le Costa Rica, commencé au milieu des années 1970); Animal laisse pourtant parfois un petit goût d'inachevé, que ce soit dans sa vision adolescente de l'implication face à la sensibilisation écologique (à sens unique puisque seul les deux héros sont véritablement sondés), ou même son odyssée autour du globe un peu trop en surface quand il ne vire pas à la caricature facile (les commentaires au Costa Rica notamment).
Impossible de remettre en cause les intentions évidemment, mais la forme en elle-même, peut-être un peu trop instrumentalisée parfois, peut venir rogner un brin les bordures de ce qui est un effort militant nécessaire et pédagogique, ou comment le comportement absurde de l'homme peut s'avérer être un poison pour le monde, tout autant qu'il peut aussi en incarner l'antidote.
Jonathan Chevrier
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