Le lac des oies sauvages

Le lac des oies sauvagesFaut pas prendre les canards pour des oies sauvages

Dans sa fuite, un malfrat se retrouve associé bien malgré lui à une prostituée. La police le recherche suite au meurtre bien malheureux d’un policier ; lui, dans sa fuite, n’a qu’une seule idée en tête, offrir la sienne, mise à prix pour mettre sa femme à l’abri. La prostituée en quête de sens dans sa vie sera sa plus fidèle alliée.

Diao Yinan, dans ce film nommé à Cannes, montre toute l’étendue de son talent et de sa culture cinématographique. Son film est d’une grande réussite formelle et ce dès l’entame ; sa première demi-heure est virtuose et son final magnifique. Ces deux parties offrent des courses poursuites haletantes et des moments d’une grande poésie. Au milieu, ne coule pas une rivière, mais un long fleuve d’ennui autour d’une intrigue nébuleuse et dénuée d’intérêt. Le garçon a bien digéré tout l’esthétisme du film noir américain des 50’s (« La dame de Shanghaï », « Le faucon Maltais », « Le grand sommeil », « Le port de l’angoisse »,…) et du cinéma Hong Kongais (comme les Wong Kar Wai) et livre une mise en scène exceptionnelle. Mais par ce gros passage à vide dans la tenue de son histoire mais aussi par une forme de vacuité de ses personnages, ce talent finit par se résumer à un exercice de style talentueux mais trop peu incarné.

Passé la claque de la première demi-heure, on se lasse, mais restez jusqu’au bout, les vingt dernières minutes méritent aussi d’être vu.

Sorti en 2019

Ma note: 13/20