Fast and Furious 8 (2017) de F. Gary Gray

La très lucrative saga de Vin Diesel est de retour en toute logique financière avec cette fois un nouveau réalisateur aux commandes de la machine à tout de même 230 millions de dollars de budget dont un record de budget auto (Lamborghini, Jaguar, Ferrari, Bentley, Subaru... Etc...) de 17 millions de dollars ! Pour rappel le dernier film était déjà détenteur du plus gros budget à 190 millions... Donc cette fois exit James Wan ("Fast and Furious 7") et bienvenue à F. Gary Gray. Ce dernier, plutôt bon faiseur, retrouve donc Vin Diesel après "Un homme à part" (2003), et retrouve Charlize Theron et Jason Statham après "Braquage à l'italienne" (2003). Ce film est clairement là pour relancer la franchise qui va alors se scinder en 3 trilogies. Origine et artisanale avec "Fast and Furious" (2001) de Rob Cohen, "2 Fast 2 Furious" (2003) de John Singleton, "Fast and Furious : Tokyo Drift"(2006) de Justin Lin, "Fast and Furious 4" (2009). Luxe et apogée avec , "Fast and Furious 5" (2011) et "Fast and Furious 6" (2013) tous deux de Justin Lin et "Fast and Furious 7" (2015) de James Wan. ET enfin, ce film-ci, n°8 lançant la dernière trilogie en tirant au maximum de la corde... Toujours scénarisé par Chris Morgan (également co-producteur avec Vin Diesel) et ce depuis "...Tokyo Drift" cette fois la saga franchit allègrement les limites de l'acceptable déjà vues dans le "Fast and Furious 7".

Fast and Furious 8 (2017) de F. Gary Gray

En effet, à toujours vouloir faire plus fort, plus impressionnant, plus explosif, le scénario vire vers autre chose; une trilogie qui n'a plus rien à voir avec les premiers films et qui pousse au maximum vers la SF au pire, vers plus d'incohérences et d'invraisemblances au mieux ! Ce dont est capable Dom/Diesel est juste trop invraisemblable pour ne pas nous soutirer un sourire dès le prologue. D'ailleurs dès la bande-annonce et bien avant la séance donc, on sourit devant une trame cousue de fil blanc, convenue et sans surprise. En effet, quel suspense inimaginable de voir Dom/Diesel retourner sa veste contre sa famille !!! Crédibilité zéro et surtout cela ouvre les portes de toutes les sous-intrigues et/ou des rebondissements qui sont absolument tous envisagés bien en amont. Alors sur quoi ce nouvel opus peut-il bien reposer la bonne idée ?! Sur deux points essentiels, de nouvelles têtes et le retour de personnages emblématiques d'abord, et ensuite sur des cascades encore plus ébouriffantes. Nouvelles têtes: on a évidemment le sublime et vénéneuse Charlize Theron (déjà habituée aux moteurs vombrissants depuis le chef d'oeuvre "Mad Max : Fury Road" en 2015 de George Miller), le fils de... Scott Eastwood et une Helen Mirren sous-employée. De retour on taira les "surprises" (ironie !) mais on se demande pourquoi l'apparition d'un des personnages disparaît aussi vite qu'il est venu... En prime un méchant qui a de la gueule, l'acteur norvégien Kristofer Hivju vu dans "Game of Thrones" (2013-...) et qui retrouve donc sa partenaire Nathalie Emmanuel "Game of Thrones" (2013-...).

Fast and Furious 8 (2017) de F. Gary Gray

Reste les cascades, toujours plus haut, toujours plus fort, et sur ce point force est de constater qu'ils se sont donnés les moyens mais toujours en oubliant la limite de l'acceptable pour un minimum. Ne faut-il pas y croire assez pour y plonger ?! La course-poursuite à New-York est dantesque, il est juste dommage de ne pas avoir limité un petit peu le nombre de voitures piratées. Idem pour la partie "sous-marin", une déviation de torpille est à mourir de rire ! (Et ce n'est ni voulu ni bienvenu !). Les opus n° 4, 5 et 6 étaient réussis et permettaient un sursaut, le n°7 était limite on sentait déjà l'esbrouffe mais cette fois c'est clairement franchi et le film oscille entre scènes bluffantes et savoureuses et des parties débiles ou le n'importe quoi. Ca promet pour les n°9 et 10 ! Notons également de nombreux faux raccords et des dialogues ineptes et primaires (petites répliques inutiles pour meubler) à l'exception notable des joutes verbales entre Dwayne Johnson et Jason Statham. En résumé de l'esbrouffe et de l'écervelé par tonne mais avec des sursauts jouissifs.

Note :

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