Minari

MinariQuand la Corée du Sud s'invite à Sundance

Le réalisateur américain d’origine sud-coréenne livre un film autobiographique sur l’intégration d’une famille d’émigrés aux Etats-Unis. Il met un point d’honneur à montrer comment l’intégration et l’insertion passe par le travail et l’esprit d’entreprendre. C’est pourquoi cette chronique familiale tournée comme un mélo est aussi un drame social. On y voit toute la complexité de l’intégration de cette famille, mais aussi les difficultés de réussir son projet entrepreneuriale lorsque l’on est dépourvu de réseau. Le père de famille se lance dans une activité dont il ne connait pas grand-chose quitte à endetter sa famille ; un portrait jusqu’au-boutiste qui n’est pas sans rappeler un certain « Jean de Florette ». Mais là où Pagnol jouait la partition du conte, Lee Isaac Chung peine à trouver son ton et reste le cul entre deux chaises, entre réalisme et conte. Victime soit de sa double culture soit de Brad Pitt, producteur très entertainment US, son film est trop états-unienne pour dégager la poésie propre aux films asiatiques, trop coréen pour en faire une illustration de l’"american way of life".

Donc même si ce film est touchant et empreint d’une grande sincérité, le contenu est trop convenu pour en faire une œuvre d’exception, un film sympathique à la photographie bien léchée.

Sorti en 2021

Ma note: 12/20