Ibrahim

IbrahimSimple et touchant

Ibrahim vit seul avec un père écailler dans une brasserie parisienne. Emigré, ce père ne sait pas écrire et espère une meilleure situation professionnelle lorsqu’il pourra se payer une prothèse dentaire ; d’Ibrahim, il n’attend que deux choses, qu’il reste dans le droit chemin et qu’il obtienne son CAP.

On sent dans ce premier long métrage de Samir Guesmi qu’il livre quelque chose de très personnel. Et l’extrême pudeur avec laquelle il le fait rend son film très touchant. Certains comparent son film à l’œuvre des Dardenne, mais dans ce portrait social contemplatif, son film lorgne plutôt du côté de Philippe Faucon. Cet amour filial truffé de non-dits est parcouru d’émotions contenues filmés avec beaucoup de douceur et d’intelligence. Le jeune Abdel Bendaher sous sa chapka véhicule un lot d’émotions à chaque regard et à chaque apparition ; il est Ibrahim de bout en bout.

On regrettera seulement que certaines ellipses sont maladroites en accélérant de trop certains pans d’un récit contemplatif. De fait, dans sa dernière demi-heure, la trame narrative manque de tenue.

A voir malgré tout pour le jeune comédien et pour Samir Guesmi qui présente un premier film empli de sincérité.

Sorti en 2021

Ma note: 12/20