[CRITIQUE] : You Cannot Kill David Arquette

[CRITIQUE] : You Cannot Kill David Arquette

Réalisateurs : David Darg et Price James
Acteurs : David Arquette, Christina McLarty Arquette, Courtney Cox, Patricia Arquette, Rosanna Arquette,...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Documentaire.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h30min.
Synopsis :
Au début des années 2000, pour la promotion du film Ready To Rumble, l'acteur David Arquette remporte le championnat du monde de catch dans la catégorie " poids lourds ". Cependant, ce coup marketing n'a pas plus à la fédération sportive. Il est devenu l'homme le plus détesté dans le milieu de la lutte professionnelle. Aujourd'hui, l'acteur déchu d'Hollywood tente un retour en force dans ce sport afin de racheter sa réputation.


Critique :

Troublant, déchirant et étonnamment festif, #YouCannotKillDavidArquette est une quête brutale de rachat et d'amour pas toujours facile à regarder, mais fascinante via l'engagement impressionnant du comédien à affronter ses nombreux démons et à gagner le respect des fans de lutte. pic.twitter.com/lu2HZDb2hp

— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) July 10, 2021

Petit retour en arrière.
25 avril 2000, dans le cadre de la promotion du gentil nanar (mais au casting vraiment imposant) Ready To Rumble de Brian Robbins, David Arquette, encore auréolé par l'aura populaire du succès monstrueux de Scream, s'en allait remporté la ceinture de champion du monde poids-lourd d'une WCW agonisante, des mains du " Double J " Jeff Jarett et du General Manager de la fédération, Eric Bischoff.
Un vrai coup de pied balancé dans les b*rnes des fans de catch (on s'en souvient toujours, même deux décennies plus tard, et pour beaucoup Arquette est resté l'ennemi public numéro un du business), et si la WCW a assumé pleinement l'échec de cette storyline/attraction comico-marketing vaseuse, Arquette lui, fan absolu du divertissement sportif, a toujours traîné comme un boulet cette trahison supposée (une épée de Damoclès comme son rôle de Dwight "Dewey" Riley dans la saga Scream, qui le montrait comme un personnage faible et maladroit - selon lui), qui incarnait pourtant pour lui, un rêve de gosse enfin accomplit.

[CRITIQUE] : You Cannot Kill David Arquette

Blue Finch Films


Dans un vrai souci de (re)gagner un minimum de respect mais surtout de trouver une rédemption personnelle aussi bien sur qu'en dehors du ring - il s'est toujours considéré comme un perdant -, le bonhomme, perdu entre une carrière à la dérive (mis à l'écart à Hollywood, il poursuit difficilement sa carrière d'acteur mais aussi de réalisateur prometteur) et une vie intime qui l'est tout autant (il a lutté contre la toxicomanie, est toujours médicalement traité pour sa dépression et son anxiété, il a survécu à un divorce public très médiatisé mais surtout à une grosse crise cardiaque...), s'est donc - vraiment - lancé corps et âme dans une vraie carrière de lutteur professionnel, que les réalisateurs David Darg et Price James captent avec une vérité déchirante dans You Cannot Kill David Arquette - stupidement retitré A Star You Cannot Kill par chez nous.
De sa perte de poids spectaculaire (plus de malbouffe, plus de clopes, un peu moins d'alcool) à ses entraînements spartiates, en passant par ses bottages de cul mignon - littéralement - au péril de sa vie, le documentaire capte toutes les parcelles de sa lettre d'amour passionnée au catch, le comédien se mettant à nu avec une crudité et une sincérité ravageuse, exposant à l'écran les contours d'une rédemption qu'il sait impossible, mais qu'il tente d'embrasser avec une franchise désarmante.

[CRITIQUE] : You Cannot Kill David Arquette

Blue Finch Films


Troublante, déchirante et étonnamment festif, cette quête brutale de rachat et d'amour n'est pas toujours facile à regarder (la douleur physique intense qu'il s'inflige, les regards circonspects et désespérés des siens), mais l'engagement impressionnant de David Arquette couplé à son désir d'affronter ses nombreux démons (son pire ennemi à toujours été lui-même), donnerait presque des allures fantasmées d'une pure chronique " Rocky Balboa-esque " sur un outsider quarantenaire, qui a besoin d'un dernier combat/but pour (sur)vivre à nouveau.
On n'attendait pas David Arquette sur ce ring-là - un pseudo-remake live de The Wrestler -, et force est d'admettre même qu'on ne l'attendait plus du tout, et c'est la toute la grande force de ce charmant, étrange (et pas exempt d'un petit côté malsain d'une télé réalité so US) mais surtout excellent documentaire.
Jonathan Chevrier[CRITIQUE] : You Cannot Kill David Arquette