Godzilla vs Kong (2021) de Adam Wingard

Voici donc la suite tant attendue du face à face entre deux des monstres les plus connus du Septième Art. Une suite qui avait déjà été annoncé dès 2015, après (2014) de Gareth Edwards et qui a entre temps offert "Kong : Skull Island" (2017) de Jordan Vogt-Roberts et "Godzilla, Roi des Monstres" (2019) de Michael Dougherty pour créer ce nouvel MonsterVerse initié par Legendary Pictures en association avec Warner. Rappelons tout de même que ce film est le 36ème depuis (1954) de Ishiro Honda, le 11ème depuis (1933) de Merian C. Cooper et Ernest B. Schoedsack, en sachant que c'est le 3ème où les deux monstres croisent les dents et les griffes. Derrière l'histoire on retrouve le réalisateur Michael Dougherty et Zach Shields déjà derrière le précédent, de Terry Rossio qui a travaillé sur la franchise "Pirates des Caraïbes" (2003-2011), avec un scénario signé de Max Borenstein auteur des trois précédents films du MonsterVers en collaboration avec Eric Pearson à qui on doit "Thor : Ragnarok" (2017) de Taïka Waïtiti. On notera que les producteurs semblent favoriser un passif dans le film d'horreur, car après Dougherty remarqué notamment avec "Krampus" (2015) et "Trick'r Treat" (2018) ce nouvel opus est confié à Adam Wingard spécialiste du genre avec de stitres comme (2013), "Blair Witch" (2016) ou "Death Note" (2017)...

Godzilla vs Kong (2021) de Adam Wingard

Cinq ans ont passé depuis que Godzilla a sauvé la Terre en triomphant de justesse contre King Ghidorah. Depuis le Titans semblaient apporter des résultats bénéfiques pour la planète mais depuis peu Godzilla semble se retourner contre l'humanité. Monarch pense alors à faire appel à Kong, seul monstre qui n'est pas sous l'autorité de Godzilla. Kong est partagé entre sa mission qu'on force à assumer et sa promesse de protéger une jeune fille, tandis qu'un complot anti-Titans menace en secret... Le film est composé d'un casting quatre étoiles, sur le papier, car la plupart sont en baisse de régime, voir presque has been, où issus de la télévision. Pour les plus connus citons deux personnages déjà apparus dans le MonsterVerse, le jeune Millie Bobby Brown vue récemment dans "Enola Holmes" (2020) de Harry Bradbeer qui retrouve après "Godzilla, Roi des Monstres" son papa incarné par Kyle Chandler qui a la particularité d'avoir été un précurseur en jouant dans le "King Kong" (2005) de Peter Jackson. Citons ensuite Rebecca Hall vue récemment dans "Un Jour de Pluie à New-York" (2019) de Woody Allen et "La Proie d'une Ombre" (2020) de David Brickner, Alexander Skarsgard qui a déjà titiller du gorille dans (2016) de David Yates, la sublime Eiza Gonzales qui a bien du mal à se faire une place malgré des titres comme "Bienvenue à Marwen" (2018) de Robert Zemeckis, "Alita : Battle Angel" (2019) de Robert Rodriguez ou (2021) de J Blakeson, Demian Bichir qui a titillé également de grosses bestioles dans "Alien : Covenant" (2017) de Ridley Scott et qui retrouve Kyle Chandler après "Minuit dans l'Univers" (2020) de et avec George Clooney, la chinoise qui retrouve papa et sa fille après "Godzilla 2" et qui n'a trouvé ni un rôle à sa mesure ni un film d'ampleur depuis "The Grandmaster" (2013) de Wong Kar-Wai, puis citons Lance Reddick remarqué dans la trilogie (2014-2019) de Chad Stahelski... Un duel entre deux icônes cinématographique majeur est toujours un cadeau, et c'est peu de dire que l'affiche fait saliver. Mais soyons honnête, en même temps on sait très bien qu'on sera loin du chef d'oeuvre. D'abord parce dès "... le Roi des Monstres" la franchise MonsterVerse s'est un peu noyée, que le choix de Michael Dougherty est plus que discutable, et surtout on devine que la trame reprend en version Monstres celle d'un certain "Batman V Superman : l'Aube de la Justice" (2016) de Zack Snyder, soit un duel au sommet des gentils interrompu et/ou sauvé par l'arrivée attendue du super vilain. Ni plus ni moins, et donc sans pouvoir y instiller de la psychologie ou une réelle question de fond. Ainsi le vrai soucis du film reste que le récit est dénué d'intérêt car face au visuel impressionnant des combats titanesques on se fout royalement des destins des petits humains qui courent partout. Souvent insignifiants, toujours inintéressants, les humains meublent les trous du scénario mais ils ne sont malheureusement qu'accessoires.

Godzilla vs Kong (2021) de Adam Wingard

Il y a des explications scientifiques tirées par les cheveux, ou gratuitement incompréhensibles, ensuite la plupart des acteurs sont soient sous-exploités (Kyle Chandler par exemple) soient simplement mauvais (Kayle Hottle alias Jia) soient inutiles (Skarsgard et Hall). La faute d'abord à un cahier des charges inhérent à notre époque bien sous tous rapports, un casting qui se doit d'être mixte sur les origines raciales et/ou de sexe. Mais le pire est qu'on ne passe pas 5mn sans être gêné par des incohérences et/ou invraisemblances !... Attention pour certains SPOILERs !... Listes non exhaustives (serait beaucoup trop long !) : un hacker/lanceur d'alerte censé vivre dans le secret trouvé en quelques heures par deux ados qu'il accepte comme compagnons de route sans sourciller la moindre seconde, par là même, on reste perplexe par le fait qu'une fillette haute comme trois pommes participent à de telles missions sans que cela n'interroge personne (?!), on apprend que Kong est en fait un gorille aquatique, que d'éteindre toutes machines permet de faire fuir Godzilla même si Kong est à portée de crocs, rien d'étonnant apparemment que des chercheurs normalement chevronnés ne se soient pas aperçus en plusieurs années que Kong pouvait communiquer ?! Une chercheuse zoologiste qui décide et ordonne comme une officier militaire d'utiliser des grenades sous-marines, ou encore comment avoir autant confiance à des engins sans rien connaître de la Terre Creuse ?!... FIN risques de SPOILERS !... En prime un fiston qui pose la question : C'est le roi des Monstres, pourquoi ne fait-il pas appel à ses amis monstres ?!" On peut ajouter des effets spéciaux pas toujours au point comme la APEX Cynergetics aux images hideuses, la CGI (images de synthèse) fait parfois mal aux yeux. Bref, du "Batman v Superman" mais ajoutez-y aussi une grosse dose de "Voyage au Centre de la Terre" (1864)de Jules Verne mélangé à du "Le Monde Perdu" (1912) de Arthur Conan Doyle (deux titres majeurs maintes fois portés à l'écran). Le film a aisément (malgré le COVID !) aisément dépassé les 400 millions d'euros au box-office mondial, et ce n'est pas fini ! Il confirme ainsi l'amour du public pour ces deux monstres, mais aussi que cette période COVID est aussi (peut-être) une bonne chose la disette de cinéma poussant à l'indulgence du public (déjà bien peu regardant d'habitude). En conclusion, un face à face convenu, engoncé dans une intrigue fumeuse, semé de multiples personnages bien peu intéressants ou pas assez étoffés, sans compter une collection d'erreurs et autres maladresses qui parasitent quasiment chaque scène. Simplement râté.

Note :

Godzilla Kong (2021) Adam Wingard

Pour info bonus, Note de mon fils de 12 ans :

Godzilla Kong (2021) Adam Wingard