Palm Springs (2021) de Max Barbakow

Après plusieurs années à signer des courts métrages documentaires comme "Collasuyo" (2010) et "Mommy, I'm Bastard !" (2013), puis de fiction avec ""Destiny" (2014) et "Cuddle Buddy" (2016), Max Barbakow se lance avec ce premier long métrage d'après une histoire écrite par Andy Siara, scénariste venu da la télévision à qui on doit notamment plusieurs épisodes de la séries TV "Lodge 49" (2019-2020). Le film a fait sensation au Festival de Sundance 2020 où il est devenu recordman des ventes avec des droits de diffusion acquis par la plate-forme Hulu pour un montant historique de 17,5 millions de dollars ! Comme quoi ils croyaient au potentiel du film. Sortit en grande partie en 2020 le film a reçu plutôt des très bonnes critiques avec en prime deux nominations aux Golden Globes 2021 (meilleur film comédie et meilleur acteur)... Nyles participe à un mariage, comme chaque même et identique jour depuis déjà fort longtemps, enfermé malgré lui dans une boucle temporelle. Devenu fataliste il fait bonne fortune bon coeur et profite désormais de ce mariage pour multiplier les expériences diverses et variées. Mais tout se complique quand Sarah, soeur de demoiselle d'honneur se retrouve également piégée dans la même espace-temps. Mais si Nyles s'est fait à l'idée de cette vie "éternelle", Sarah finit par ne plus supporter de revivre sans cesse cette journée...

Palm Springs (2021) de Max Barbakow

Nyles est joué par Andy Samberg, gai luron de la troupe culte du "Saturday Light Live" (2005-2012) vu aussi au cinéma dans des comédies de "I Love You Man" (2009) de John Hamburg à "Brigsby Bear" (2017) de Dave McCary en passant par "Crazy Dad" (2012) de Sean Anders et "Nos Pires Voisins" (2014) de Nicholas Stoller. Sarah est incarnée par Cristin Milioti, aperçue dans "Le Loup de Wall Street" (2013) de Martin Scorcese mais surtout connue à la télévision dans les séries TV "les Soprano" (2006-2007) et "How I Met Your Mother" (2013-2014). Un rôle central est dévolu à l'excellent J.K. Simmons qui retrouve Adam Samberg après "I Love You Man" et dont on peut citer (2014) de Damien Chazelle et "Manhattan Lockdown" (2019) de Brian Kirk. Les jeunes mariés sont interprétés par Camila Mendes remarquée dans la série TV "Riverdale" (2017-...) et vue sur grand écran dans "Mensonges et Trahisons" (2020) de Michael Scott, puis Tyler Hoechlin révélé par le film "Les Sentiers de la Perdition"' (2002) de Sam Mendes et connu pour la série TV "Teen Wolf" (2011-2017). Citons le père de la mariée joué par Peter Gallagher vu dans de nombreux films comme "Sexe, Mensonges et Vidéo" (1989) de Steven Soderbergh, "American Beauty" (1999) de Sam Mendes et "After : Chapitre 1" (2019) de Jenny Gage, puis citons Dale Dickey vue dans "The Pledge" (2001) de Sean Penn, "Winter's Bone" (2010) de Debra Granik et "Comancheria" (2016) de David Mackenzie... Evidemment, le concept de la boucle temporelle renvoie à d'autres films, et la RomCom de surcroît nous ramène au culte "Un Jour sans Fin" (1993) de Harold Ramis, et depuis la boucle a fait le tour avec "Source Code" (2011) de Duncan Jones, "Edge of Tomorrow" (2014) de Doug Liman, "Happy Birthdead" (2017) de Christopher Landon et le tout récent (2021) de Joe Carnahan. Vu le concept la comparaison est aisée même si on pense également à des comédies autour du mariage par exemple. À l'instar de quelques dont le tout récent "Boss Level", le héros est déjà piégé dans la boucle temporelle depuis un long moment quand débute le film, mais ici on a jamais d'explications quant à l'origine du "portail" temporel. Ce portail semble d'origine non rationnel, mais surtout jamais n'en saura rien ce qui est toujours un peu frustrant.

Palm Springs (2021) de Max Barbakow

Par là même, la dimension RomCom choisit une autre voie à celle de "Un Jour sans Fin" où Bill Murray apprenait à au fur et à mesure à séduire Andy McDowell, ici Samberg triche plus frontalement sur ce point, et le récit repose avant tout sur l'entente idéale entre les deux protagonistes avant qu'elle choisisse de trouver une solution pour revenir dans le "vrai" monde. Le scénario offre finalement peu de surprise, vivre à fond leur "liberté", leur vie éternelle avec toute les possibilités qu'une telle situation puisse offrir, avec délire, sexe, fun et délit divers et variés. Néanmoins, on a quelques interrogations et/ou points qui peuvent laisser perlexes comme les dinosaures (?!), ou encore pourquoi une seule et unique fois Sarah semble se réveiller quelques minutes plus tôt que les autres fois ; oui on sait ça facilite la narration mais ça reste bien incohérent... Le plus intéressant est le conflit de point de vue au sein du duo, entre l'égoïsme assumé (nihilisme) de Nyles et l'angoisse, le désarroi puis le besoin d'un retour à la réalité des choses de Sarah. Bien que caricatural, on se retrouve donc entre la femme mature et plus responsable que l'homme qui se complaît dans une certaine liberté jouissive et primaire. Le personnage de Roy/Simmons est à la fois un point faible et un point fort, faible car il est trop sous-exploité alors qu'on aurait pu le voir comme un gros psychopathe façon chasseur dans "Jumanji", alors qu'il est un personnage riche et plus profond que les deux héros, en témoigne la scène en famille particlièrement touchante. Le film offre une variation plutôt sympathique mais qui s'avère un peu vaine car ça manque de rebondissements et donc de rythme, les gags reposent sans doute trop sur le côté régressif autour des "expériences" quotidiennes. Une scène post-générique arrive comme un cheveu sur la soupe, non pas qu'elle soit inintéressante, mais elle complique juste la logique de l'univers de la boucle temporelle pour des hypothèses qui restent de toute façon sans réponse. En conclusion une boucle temporelle sans surprise, mais surtout sans réponse aux questions, avec une logique comédie romantique sympathique et quelques jolies séquences mais sans plus.

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