Half Brothers (2021) de Luke Greenfield

Nouveau film, et nouvelle comédie pour Luke Greenfield auquel on doit déjà des comédies souvent peu connues comme "Animal ! L'Animal... "(2001), "Girl Next Door" (2004), "Duo à Trois" (2012) et "Cops - les Forces du Désordre" (2015). Pour ce nouveau projet il met en scène un budyy-road-movie avec, cette fois un fond politico-social. Le scénario est signé par trois co-scénaristes, Ali LeRoi et Eduardo Cisneros qui sont surtout producteurs-scénaristes pour de nombreuses séries et show TV aussi divers que variés, puis Jason Shuman à qui on doit des films comme "Les Messagers" (2007) et "Bangkok Dangerous" (2008) tous deux des frères Pang ainsi que "Du Sang et des Larmes" (2013) de Peter Berg...

Half Brothers (2021) de Luke Greenfield

Renato, mexicain devenu dirigeant d'une petite compagnie aérienne doit se marier dans quelques jours mais il reçoit des nouvelles de son père mourant qui l'a abandonné avec sa mère après être passé clandestinement aux Etats-Unis il y a 25 ans. Etant donné qu'il semble avoir des difficultés à l'empathie, sa fiancée lui suggère fortement d'accepter de le revoir afin, peut-être, de comprendre pourquoi il n'est jamais revenu. Au premier contact, il apprend qu'il a un demi-frère... Renato est incarné par l'acteur mexicain Luis Gerardo Mendez vu dernièrement dans les films "Murder Mystery" (2018) de Kyle Newacheck et "Charlie's Angels" (2019) de Elizabeth Banks. Le demi-frère est interprété par le plus méconnu Connor Del Rio dont on peut citer les films "Le Trésor de Whittmore" (2016) et "The Griddle House" (2018) tous deux de Paul Tomborello. Leur père est joué par Juan Pablo Espinosa, acteur surtout vu dans de nombreuses séries TV comme "A Corazon Abierto" (2010-2011) ou encore "La Fan" (2017). Citons deux seconds rôles, des "gueules" bien connues comme seconds couteaux, d'abord José Zuniga vu entre autre dans "Les Ailes de l'Enfer" (1997) de Simon West et "La Tour Sombre" (2017) de Nikolaj Arcel, puis Vincent Spano vu dans "Rusty James" (1984) de F.F. Coppola et "Agents Doubles" (2018) de Bobby Moresco... Si on pense frontière mexicaine on pense surtout à des films dramatiques ou des thrillers comme "Police Frontière" (1982) de Tony Richardson ou "Sin Nombre" (2009) de Cary Fukunaga. Mais si on parle de Feel-Good Movie ou de buddy-movie avec des frangins "surprises" on pense plus à des films comme "Jumeaux" (1988) de Ivan Reitman, "Les Trois Frères" (1995) de Les Inconnus, citons aussi le succulent "À Bord du Darjeeling Limited" (2008) de Wes Anderson. Le film débute avec une sorte de famille idéale, où la fusion père/fils serait le rêve juste avant une crise économique qui poussera papa à partir aux Etats-Unis voisins avec la promesse sacrée de revenir au plus vite. Quelques années après, le fils a fait son chemin sans père, avant de le devenir lui-même alors qu'il apprend que son père est sur son lit de mort et qu'il a un demi-frère yankee. Les bases sont posées, et on sait d'ores et déjà que les deux frères seront très différents, qui ne pourront pas se sentir avant une aventure, genre quête initiatique sur le tard où les deux frangins vont forcément se rapprocher avec en prime un pardon plein de foi envers un père loin d'être pardonnable, ou si peu.

Half Brothers (2021) de Luke Greenfield

De cette première partie idéaliste mais très sympa, on vire vers une critique plutôt acerbe des américains via un trentenaire mexicain qui a réussi et qui en a marre d'entendre les remarques aussi primaires que souvent irrespectueuses des américains pour qui le Mexique est surtout un endroit dont la population se divise entre mafieux des cartels et futurs émigrés clandestins. Sur cette partie, les critiques sont aussi drôles que pertinentes, ce qui donne sur cette production américaine une dose d'auto-dérision plutôt bien vue. On constate ensuite, qu'au vu de la seconde famille, 25 années ne semblent pas avoir agi sur le couple monsieur et madame surtout doivent avoir un sacrée source de jouvence. Le road-movie lui-même est très balisé sur le rapport entre les deux frères, sans réelle surprise, mais le duo fonctionne bien, l'humour reste simple mais bien dosé et bien intégré vis à vis des caractères de personnages. Quelques salves anti-Amérique trumpienne font mouche avec un sorte de sous-"Borat" par-ci par-là. Par contre la partie flash-backs est déjà plus discutable. D'un point de vue très subjectif il est difficile de comprendre ou d'accepter les excuses et/ou les décisions du père lors du choix fatidique d'il y a 25 ans. D'un point de vue plus objectifs certains passages sont soit incohérentes soit invraisemblables ou tirés par les cheveux. Ainsi pourquoi se ruiner pour revenir au Mexique alors que le retour est assuré avec la Police aux Frontières ?! La sortie de prison est juste complètement con. Niveau acting, les seconds rôles sont tous impeccables, pour les deux frères, si celui qui doit être antipathique face à son frère qui se doit d'être le "bon" car gentil et sociable le début peut donner une autre sensation car on comprend ce fils qui a été abandonné, tandis que le "bon" est parfois particulièrement agaçant. Mais le duo est assez complémentaire pour qu'on s'y attache, surtout lorsqu'ils sont confrontés aux américains qu'ils rencontrent et qui nous font beaucoup penser à une horde trumpienne qui n'aurait pas fait tâche lors des événements récents au Congrès américain. Outre la critique anti-USA siglé Trump, on notera quelques messages sur le pardon etc... Mais l'humour est plutôt sympathique même si ça ne casse pas trois pattes à un canard, l'émotion est aussi au rendez-vous même si on aurait aimé que le rire ne soit pas aussi en retrait. Une comédie familiale qui fait le job donc ni plus ni moins.

Half Brothers (2021) Luke GreenfieldHalf Brothers (2021) Luke Greenfield

Pour info bonus, Note de mon fils de 11 ans :

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