The White Tiger (2021) de Ramin Bahrani

Nouveau long métrage pour le réalisateur indien Ramin Bahrani après des films comme "Chop Shop" (2007), "At Any Price" (2012) et "99 Homes" (2014). Pour ce nouveau film siglé Netflix pour lequel il porte les casquettes de réalisateur-scénariste il adapte le roman éponyme (2008) de Aravind Adiga, Best Seller New-York Times et lauréat du Prix Booker 2008. Pour ce projet ambitieux le cinéaste obtient l'appui de deux co-productrices de poids, l'américaine Ava DuVernay réalisatrice remarquée pour l'excellent (2014) et pour le très mauvais "Un Raccourci dans le Temps" (2018), puis la star indienne Priyanka Chopra Miss Monde 2000 qui s'octroie un second rôle dans le film. Le speech du film aborde le thème des castes en Inde et de la chance ou non de pouvoir sortir de sa condition. Dans le genre on pense forcément au succès "Slumdog Millionnaire" (2008) de Danny Boyle, mais on peut aussi citer des films comme "Masaan" (2015) de Neeraj Ghaywan et "Lion" (2017) de Garth Davis...

The White Tiger (2021) de Ramin Bahrani

Aujourd'hui chef d'entreprise, Halram Halwai perçoit l'avenir du monde sous les couleurs "marron et jaune", et décide d'écrire au Premier Ministre chinois en visite dans son pays pour lui raconter comment il est passé de la caste des esclaves à un entrepreneur prospère malgré un drame marquant... Le héros est joué par Adarsh Gourav vu auparavant dans "Mom" (2017) de Ravi Udyawar et "Rukh" (2017) de Atanu Mukherjee. Son patron et patriarche (au sens très large) est interprété par Mahesh Manjrekar vu dans "Kaante" (2003) et "Zinda" (2006) tous deux de Sanjay Kupta puis dans "Slumdog Millionnaire", son fils aîné est joué par Vijay Maurya aperçu dans "Les Lettres de Mère Theresa" (2016) de William Riead, le cadet surtout est incarné par Rajkummar Rao vu dans "Queen" (2015) de Vikas Bahl, "Newton" (2017) de Amit Mazurkar et "Made in China" (2019) de Mikhil Musale qui est fiancé (dans le film) à la sublime Priyanka Chopra star depuis les succès de "Aitraaz" (2004) de Abbas Mustan et "Krrish" (2006) de Girish Dhamija et qui a fait quelques pas à Hollywood avec "Baywatch : Alerte à Malibu" (2017) de Seth Gordon et "Isn't It Romantic" (2019) de Todd Strauss-Schulson avant de la revoir normalement dans "Matrix 4" (2022) de Lana Wachowski. Citons un petit rôle pour Swaroop Sampat qui incarne une femme politique inspirée de Pratibha Patil (Tout savoir ICI), ce qui n'est pas anodin... Au début du film on est partagé sur deux paramètres, le contexte social et politique, et une voix Off du héros/narrateur. On apprécie la description d'une Inde finalement peu connue, loin des clichés de carte postale, où en peu de temps on nous donne un résumé constructif de la société indienne avec ses castes, l'importance de la religion et de la famille,...

The White Tiger (2021) de Ramin Bahrani

On est moins convaincu par la voix Off dont l'entrée en matière sonne comme un ersatz un peu fade de la célèbre tirade de "Trainspotting" (1996) de Danny Boyle. Par la suite, cette voix Off semble souvent peu intéressante, tentant un mixte mi-cynique mi-pince-sans-rire qui ne convainc que rarement. Ensuite, ce qui semble être le point de départ, un acte qui se doit d'être un élément charnière, déçoit au final. En effet, l'intrigue débute avec l'écriture d'une lettre au Premier Ministre chinois, mais si elle a son importance dans le livre on s'aperçoit qu'elle est très secondaire dans le film ce qui est dommage car elle devient juste un prétexte accessoire. Mais le récit prend doucement forme, et on se passionne pour ce jeune homme prédestiné par sa caste de naissance à être un esclave mais qui va très doucement et presque à l'insu de son plein gré se réveiller et comprendre qu'il doit se sortir de sa condition. La vraie réussite du film est que le film évite tout manichéïsme, et surtout évite de faire de notre héros un pauvre hyper vertueux et bon qui se bat contre un système corrompu et pyramidal stricte. Ainsi, Balram, d'abord servile et obéissant va se laisser séduire par une ambition qu'il ne soupçonnait pas. Ce personnage et son évolution est assurément le point fort du film, avec ne prime la révélation Adarsh Gourav. Ramin Bahrani signe un film prenant, avec une tension à plusieurs niveaux, un scénario dense pour une histoire touchante même si le réalisateur hésite trop entre buddy movie et thriller politico-social. Parfois maladroit le film arrive pourtant à nous tenir en haleine. Un bon moment.

White Tiger (2021) Ramin BahraniWhite Tiger (2021) Ramin Bahrani

Pour info bonus, Note de mon fils de 11 ans :

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